Tout le monde a en mémoire le petit pantin candide et attachant qui était dépassé par ses mauvaises fréquentations. Oubliez vos références, car le Pinocchio de Lucas Varela n’est pas du même bois. Cynique et profiteur, Paolo Pinocchio flirte avec les mauvais coups, va en enfer et en retient la jouissance à tout prix. Pas de conscience ni de bonne fée dans cette version nihiliste. Un pur moment de décadence.
L’Argentin Lucas Varella, qui a déjà collaboré avec le scénariste Carlos Trillo, signe ici un premier ouvrage solo graphiquement impeccable. C’est du point de vue de l’intrigue que le bât blesse, car les frasques de Paolo Pinocchio sont tellement énormes que l’on en arrive à ne plus être surpris par leur outrance. Sans oublier qu’il est difficile de proposer un Pinocchio trash après celui de Winshluss [1], qui avait placé la barre sulfureuse très haut.
(par Morgan Di Salvia)
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[1] Meilleur album au Festival d’Angoulême 2009