Le 2 septembre 1954 marque l’arrivée de Julio Ribéra sur le sol français. L’auteur retranscrit dans son livre les impressions ressenties les premiers jours ; lorsqu’il s’attendait à voir débarquer la police, çà et là, pour réprimer les "excès de liberté" des Parisiens. Un climat à la fois enthousiaste et étrange pour celui qui n’avait vécu que sous la dictature.
Le jeune dessinateur explique également les débuts de sa carrière professionnelle française : il fut, dans un premier temps, un « mercenaire du dessin » pour subvenir aux besoins de son ménage. Une carrière qui l’amena à être dessinateur chez France Soir bien avant de signer les albums du Vagabond des Limbes. Ce qui ne l’empêchait pas d’entretenir de nombreux contacts avec les autres exilés espagnols.
Ribera partage également avec ses lecteurs le combat social et syndical des auteurs de sa génération, afin d’être mieux reconnus et de sortir de conditions salariales précaires qui prévalaient à l’époque. A la fin de l’album, il relate ses rencontres avec son complice Christian Godard mais aussi avec René Goscinny. Le connaisseur de bande dessinée regrettera que cette partie de sa carrière n’ait pas été traitée en un nombre plus conséquent de pages. Mais bon, il faut bien passer sous les Fourches Caudines du "grand public".
Au travers ces trois albums, le lecteur de bande dessinée s’aperçoit que Julio Ribéra a eu une vie bien remplie. On souhaite revoir encore longtemps le trait classique et méticuleux de l’auteur dans d’autres projets.....
(par Nicolas Anspach)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.