96 pages en couleurs pour 11 euros. La BD franco-belge est bien en ordre de bataille... Pourtant, il n’est pas question de réduire Poison à un simple "nouveau produit marketing".
Étonnamment, cet ouvrage n’est pas associé à la collection Cosmo dans laquelle il avait, nous semble-t-il, une place légitime. Les références graphiques aux albums d’outre-Atlantique, la pagination, le rythme probable de parution fréquente, tout cela concourt au souhait de "créer un nouveau territoire transculturel, à la croisée des chemins du manga, du comics et de la BD franco-belge." [1]
En tout cas, ce premier tome est très alléchant. Par une savante utilisation du flash-back, Laurent Astier (Aven, Cirk, Gong) découpe son récit en chapitres temporels. Le premier est intrigant car il s’ouvre au Kosovo en 1999 et se termine à Pigalle en 2007. Il prendra vraisemblablement tout son sens dans les prochains tomes. Les autres chapitres se situent entre ces deux périodes et nous permettent de suivre le cheminement psychologique de l’héroïne. Le personnage de Claire est bien mystérieux et l’ellipse temporelle évoquée ci-dessus ne fait qu’aiguiser notre curiosité.
L’album se distingue par un traitement graphique singulier : utilisation de trames de points mais surtout colorisation bichromique servant la narration. La succession d’aplats aux teintes primaires renforce le côté très cru et sordide du récit.
Il sera très intéressant de suivre l’évolution de cette histoire prévue en huit albums.
(par Laurent Boileau)
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[1] "Définition" de la collection Cosmo.