Magiciens et amazones, animaux fantastiques et demi-dieux s’affrontent dans des combats fougueux et épiques, ces luttes de pouvoir sans merci.
Les peuples mis en scène nous sont peu connus en raison de notre européocentrisme traditionnel qui ignore superbement l’histoire des autres peuples, en particulier ceux de l’Asie centrale qui couvrent une Scythie aux frontières floues, mais aussi parce qu’il manque de matériau historique tangible de la part de ces civilisations nomades sans écriture.
Et pourtant, les situations qui nous sont montrées nous sont familières : parce que l’amour, la mort, la concupiscence et les intrigues qu’ils engendrent sont universels et de toute éternité, mais aussi parce que l’histoire de ces peuples figure de façon symbolique dans les récits des civilisations auxquelles elles se sont frottées et qui fondent notre civilisation : Grèce, Babylone, Perse... On en trouve des traces chez les historiens les plus anciens comme Hérodote.
C’est dans cette glaise d’histoire et de fiction que François Miville-Deschênes et Sylvain Runberg façonnent leur saga. L’ultra-réalisme du dessinateur canadien qui sait ajouter au besoin le charme d’une sensualité subtile à une documentation parfaite complémente à merveille le travail intelligent de Runberg, bien appuyé sur les textes.
Cela donne une tétralogie originale qui figure parmi les bandes dessinées les plus remarquables du moment.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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