Malgré ses modestes performances, Samia rêve des jeux olympiques de Pékin. D’autant qu’un représentant du comité olympique somalien lui a proposé de concourir pour son pays. D’un autre côté, les fondamentalistes locaux l’épient et la menacent : courir, ce n’est pas convenable pour une femme, surtout quand on dévoile certaines parties de son corps...
Après Pékin, ou Samia arrive 10 bonnes secondes après les premières dans sa série du 200 mètres, la jeune athlète se met en tête de préparer Londres. Mais cette fois, il faudra quitter la Somalie, où la menace devient vraiment trop lourde...
Quelques secondes de vidéo disponibles sur internet vous mettront en tête le destin de Samia. Pour le bonheur de courir, la joie de partager l’esprit olympique, elle aura bravé les interdits implicites d’une société arriérée. Sa fin dramatique, noyée alors qu’elle tentait de rejoindre l’Europe en bateau, aura marqué les militants humanistes, mais beaucoup moins le monde du sport. Durant les jeux de Londres, guère trace d’hommage.
Désormais bien installé dans les récits biographiques, Reinhard Kleist s’empare de cette histoire avec une belle empathie, dans un style qui s’adapte aux différents moments de la vie de Samia : la joie de bouger, de faire du sport, l’angoisse de l’attente, la peur, la solidarité familiale...
Son noir et blanc et ses riches contrastes alterne subtilement des moments silencieux et pesants et des séquences très dialoguées. Il va sans dire que la parution d’un tel album avant les jeux de Rio s’imposait, en espérant qu’elle ravive le souvenir de Samia, mais aussi le débat sur le sport féminin dans les sociétés musulmanes.
(par David TAUGIS)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Commander l’album sur Amazon.fr ou sur FNAC.com
Du même auteur, d’autres chroniques sur notre site :
Le Boxeur - Ecritures/Casterman
Fidel Castro (vie héroïque)
Les rats dans les murs - Akileos