Lame et son village continue leur route pour atteindre Haut-Fort. Malheureusement, sur leur chemin, des monstres leur barrent la route et mettent en danger les enfants. C’est là que des personnes venues à la recherche de Lune interviennent.
Pendant ce tome, les personnages n’ont que des problèmes avec les montres. Seule l’apparition de Merle casse l’ambiance dramatique et donne lieu à des échanges comiques. Il s’agit du genre de personnage chaotique qu’il faut sans cesse surveiller pour l’empêcher de faire une bêtise ou de mourir : il est complétement tête en l’air et trop bavard, obligeant Cerneau à le reprendre constamment, ce qui en fait un running gag digne d’un cartoon.
Maintenant, parlons un peu d’inspiration ! Après avoir repris La Nuit étoilée de Vincent van Gogh, Yoann Vornière intègre cette fois des tournesols au récit. L’apparition de ces fleurs illumine l’histoire et contraste complètement avec l’ambiance sombre et enneigée. La double page est visuellement très belle et marquante. Elle symbolise l’espoir d’un avenir meilleur où le soleil sera de nouveau présent.
Pour ce qui est du bestiaire, l’auteur continue à nous régaler en nous faisant découvrir de nouvelles créatures tirées des légendes françaises localisées dans diverses régions. Trois nouveaux monstres font leur entrée : la Velue qui se cache dans les rivières du pays de la Loire, le cheval blanc de Vaudricourt dans le Pas-de-Calais et Chan crochet qui se trouve dans les fleuves et rivières de Meurthe-et-Moselle.
Des choix diversifiés qui illustrent la richesse des mythes français et présentent différents types de danger. Par exemple, le cheval attire les enfants sur son dos pour les jeter dans la rivière et les noyer ; de son côté, la Velue est un monstre aquatique : cracheuse de feu, elle inonde les champs avant d’y dévorer des humains.
Dans l’ensemble, l’auteur nous livre des scènes de combat fluides et dynamiques accompagnées par des explications bien dosées et claires. On apprend par exemple l’existence de moines qui utilisent une magie qui repose sur des psaumes qu’ils récitent pour rendre les humains discrets (petit rappel : les monstres réagissent au bruit) et renforcer les combattants (un système qui rappelle bien sûr les jeux de rôle) : un tas de bonnes idées qui rendent la lecture aussi agréable que passionnante.
(par Malgorzata Natanek)
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