Après Tista (série en deux tomes dont on peut lire ici la chronique) Testuya Endo revient avec The Moon Sword, série en cinq volumes à la tonalité semble-t-il plus légère. Nous sommes en l’an impérial 1502 de l’Empire de la Lune. Cette société vit sur la face cachée de l’astre lunaire, selon un modèle qui évoque le Japon impérial. Pour autant, si la société semble féodale, elle possède une technologie de pointe au niveau des communications : les transmissions radio sont banales, des véhicules volants parcourent le ciel et des vaisseaux spatiaux relient la Lune à la Terre, appelée « l’astre impur » et lieu où sont exilés les parias.
Fujiya a restauré la paix après le règne sanglant d’une précédente Impératrice issue de la branche des Umenouchi, mais sa santé est défaillante. Kaguya est une jeune fille insouciante qui tente d’échapper à ses obligations de princesse. Un malaise de sa mère lui fait prendre conscience de ses responsabilités, et alors qu’elle décide d’assumer son statut, un coup d’état la contraint à s’enfuir sur terre, après que sa mère lui a confié Futsunuchi, l’épée symbole du pouvoir impérial dotée de pouvoirs extraordinaires.
Si l’intrigue est relativement basique, et les enjeux très simples, l’action avance tambour battant, de manière dynamique et entrainante. Le premier tome pose l’environnement et les personnages qui vont servir de toile de fond à l’histoire. Le deuxième la densifie – et par là accroche réellement le lecteur – en multipliant les antagonistes, directs et indirects, en constituant une petite troupe autour de l’héroïne, et en étoffant le background impérial, du côté des Umenouchi.
Le trait de Tatsuya Endo est agréable et l’action toujours lisible. Mais la série se démarque surtout par un humour omniprésent qui accompagne l’héroïne tout au long des péripéties qu’elle vit. Les réactions et mimiques de Tatsuya sont souvent savoureuses, et sa caractérisation en tant qu’anti-héroïne fonctionne à merveille. On attend à présent sa confrontation avec son alter-ego Umenouchi qui promet et les complications qui semblent accompagner l’usage de la fameuse Futsunuchi. C’est d’ailleurs cette épée qui introduit une forme de trouble et d’ambivalence bienvenus dans une trame sinon assez manichéenne, et l’on a hâte de voir comment tout cela peut évoluer.
(par Aurélien Pigeat)
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