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Victor Sackville - T19 : La Nonne de Québec - par F. Rivière, G. Borile et F. Carin - Éditions Le Lombard

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 25 octobre 2005                      Lien  
Dans le Grand Nord québécois, notre maître-espion britannique découvre à la fois les curiosités de cette possession de Sa Gracieuse Majesté et un complot contre l'empire dont la première victime est une servante de Dieu. Si le thème et le décor sont originaux, le traitement l'est un peu moins.

Rien à dire, certains classiques de la BD sont reposants : les méchants sont laids, grimaçants et fourbes, les bons ont des visages réguliers et angéliques. Chez Francis Carin - qui dessine plutôt bien les décors, les personnages sont souvent aussi empesés que leurs redingotes. Mais bon, c’est une fatalité de la ligne claire jacobsienne : ses successeurs peuvent rarement compenser une certaine raideur graphique par l’éblouissant sens théâtral qui était celui du maître bruxellois. Après tout, le travail de Carin n’est pas parmi les pires de ceux qui se publient en librairie. On se dit cependant qu’il n’est pas loin d’une réalisation convaincante et ce constat entraîne un certain sentiment de frustration.

On doit certainement à la scénariste de télévision Gabrielle Borile le choix original du décor et des protagonistes. On voit bien que les auteurs sont documentés : la restitution du Québec des années 20 est de qualité. On regrette cependant un traitement elliptique des personnages et des situations. L’habileté coutumière de François Rivière dans la construction de la fine mécanique du suspense se grippe ici à cause d’un manque de clarté dans la conduction du récit.

On a un sentiment de gâchis car tout est en place pour élaborer un whodunit réussi : de bons personnages, un décor original et un argument solide (une nonne est une espionne au service d’une nation ennemie). Peut-être aurait-il fallu étendre l’album sur deux volumes pour que les personnages aient le temps d’exister et de captiver le lecteur ? Il y a certainement là une insuffisance de l’éditeur qui aurait pu voir le potentiel d’un album décevant bien que prometteur.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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