Yakari est un petit indien qui parle le langage des animaux, ses complices privilégiés dans chaque aventure.
Le Marcheur de Nuit raconte les mésaventures d’Oeil-de-Bouillon, qui dort le jour en fumant son calumet. Lorsque la nuit arrive, il devient somnambule et accomplit des exploits miraculeux, traversant un torrent, sautant un précipice et terminant son sommeil magique dans l’antre d’un ours. Un bon matin, il s’éveille prisonnier d’un trou duquel il ne sortira qu’avec l’aide de Yakari et la conspiration amicale d’animaux. Les répliques de ces derniers sont d’ailleurs toujours drôles et cyniques. L’intrigue et le discours sont toujours simples et efficaces, sans longueur inutile.
Loin du réalisme graphique de Buddy Longway, le trappeur blanc, Derib a choisi pour Yakari un dessin tout en rondeur et en douceur, plaisant pour l’oeil. Toute la force et l’originalité de Derib se retrouvent dans les mises en page variées et éclatées, avec des découpages cinématographiques remarquables. La lecture demeure toujours subtile et ludique, en plus d’être claire et précise. Les teintes pastel ajoutent un plaisir supplémentaire à l’expérience d’évasion littéraire et graphique.
Le petit Sioux Yakari, avec son poney Petit Tonnerre à qui il a sauvé la vie, et sa jeune amie Arc-en-Ciel, nous entraîne dans des rencontres toujours insolites dans lesquelles il affronte mille dangers. Chaque épisode devient un hymne à l’amitié et à la tolérance.
Une série très accessible et sans mièvrerie d’où ressort une poésie faite de tendresse et d’humour. On insiste sur les valeurs humanistes et écologiques, sans prêcher. Le respect de la Nature et de toute forme de vie est toujours bien intégré dans chacun des récits. Ce trentième album ne fait que confirmer le succès d’une série qui ne vieillit pas, grâce à sa thématique universelle ancrée en chacun de nous, fragile habitant de passage sur la planète Terre.
(par Richard Langlois)
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