Naïve, quel prénom ! Il faut l’assumer pour cette ado romantique et gentiment révoltée. Supporter aussi l’école, les parents, le petit copain qui n’ose pas avouer la rupture...
Heureusement, Lulla, meilleure copine officielle, se charge de lui remonter le moral. Une autre confidente l’accompagne, mais à travers son miroir... Une rencontre qui va permettre à Naïve de sortir de ses préoccupations personnelles.
Avec leurs têtes énormes et leurs yeux étincelants, les filles de Sylvie fontaine imposent d’emblée un univers unique. L’auteur mêle en toute liberté éléments du quotidien et fantasmes poétiques. Et ce mélange de réalité et de rêve -à valeur souvent défoulatoire- correspond bien à l’univers adolescent. La vision des parents (papa doté d’une clé dans le dos, tel un réveil qu’on remonte) comme des êtres totalement à part, extérieurs et gentiment ridicules, colle parfaitement au reste du tableau.
Sylvie Fontaine se laisse aller à toute sorte de délires espiègles, comme cette attaque de spaghettis désopilante, tout en décrivant finement le monde d’une lycéenne d’aujourd’hui.
Ce parti-pris spectaculaire risque de lui aliéner un public adulte prompt à l’agacement, mais pour les 13-20ans, l’album touchera forcément juste.
(par David TAUGIS)
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