Un point de départ poignant et pourtant trompeur : Albin veut tout quitter, car sa vie de solitude et de routine lui pèse au-delà du supportable. Et s’il fait demi-tour, c’est que Zélie vient de traverser la rue. Alors Albin se dit que même s’il n’a aucune chance face à un tel concentré de charme et de séduction, il ne peut faire autrement.
À partir de là, le récit de Yannick Marchat emprunte des chemins détournés, passant d’instants intimes (chronique sociale avec la sœur de Zélie, jeune maman) à de longues escapades fantastiques. Les extraterrestres ont en effet choisi d’atterrir sur la maison des frangines. Et les voyages d’Albin et de Zélie vont non seulement les ouvrir à une autre vie, mais surtout à eux-mêmes.
Si l’auteur ne ménage pas ses efforts pour éviter les pièges de la BD romantique, Albin et Zélie navigue bel et bien dans ces eaux. Ses personnages possèdent assez d’originalité pour rendre les escapades cohérentes vers la SF. Et ils portent tous deux une souffrance qui leur donne la profondeur indispensable à ce type de scénario.
Avec son noir et blanc généreux et multiforme, Marchat peut laisser certains lecteurs aux portes de son propos humaniste et romantique. Mais le voyage a incontestablement un caractère singulier, et presque universel.
Voir en ligne : le blog de l’auteur
(par David TAUGIS)
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