Ce tome 1 il nous ouvre les portes d’un nouveau cycle (le 5e après Aldébaran, Betelgeuse, Antarès et Neptune), cette fois centré sur la planète Bellatrix où l’on retrouve de fascinantes créatures animales et végétales, marques de fabrique de la série. Mais c’est cette fois vers un monde moins développé que le nôtre que Kim et Manon sont envoyées : l’ambiance est celle de l’Ouest américain de la fin du XIXe siècle (les avions en plus) avec des fondamentalistes radicaux mais aussi deux races extra-terrestres dont on mesure encore mal les intentions.
Le scénario semble simple au départ : Manon et Kim sont envoyées sur place avec pour mission de trouver et de protéger Narene Denver, candidate progressiste menacée de mort, et pour en apprendre le plus possible sur l’état d’esprit de la population.Les deux femmes se fondent dans le décor et essayent de rester incognito avec le soutien technologique des Avarants, un peuple extraterrestre évolué qui coordonne la mission. Mais elles sont forcées d’intervenir lors de l’agression d’une famille local et se retrouvent avec les deux enfants survivants sur les bras.
Le dessin de Léo est toujours aussi subtil dans la mise en scène de mondes étranges : ici il rend un hommage appuyé aux Westerns à la Jijé et Giraud avec un sens aigu de la mise en espace. Il crée aussi un univers souterrain prometteur avec un nouveau type de monstres « fantomatiques » : le danger se rapproche mais reste pour l’instant incertain. On a du mal à cerner le personnage de Manon qui assiste Kim dans sa mission : ne pas oublier de lire son interview qui clôture l’album pour en savoir un peu plus sur cette héroïne peu expressive.
Au final un album qui réussit quand même à surprendre sur une recette narrative assez classique : on dirait parfois un épisode de « retour vers le futur » avec un message féministe appuyé. Reste à transformer l’essai dans une suite cohérente qui maintienne notre interêt …
(par Stéphane GROBOST)
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