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Butcher Baker - Par Casey & Huddleston - Ankama Editions

Par Thomas Berthelon le 23 octobre 2012                      Lien  
Un ancien super-héros bourrin et obsédé sexuel reprend du service pour le gouvernement et fait sauter un asile de super vilains. Un album violent, décomplexé du slibard étoilé, et terriblement jouissif.

Butcher Baker, alias le Redresseur de torts, mène une vie de débauche, retiré des affaires, loin de l’époque où les dommages collatéraux se retrouvaient sur de simples notes de frais écrites avec le sang des criminels. Ancien super-justicier, il est mandaté par deux envoyés du nouveau gouvernement désirant nettoyer ses placards : Dick Cheney et Jay Leno !

Ravi de se replonger dans une orgie d’adrénaline, de sexe et de violence, Baker reprend le volant de son camion aux couleurs de la bannière étoilée et accepte d’aller dynamiter un asile abritant les pires vilains. Mais aurait-il mieux valu pour lui de ne pas laisser de survivants...

S’ensuit une traque sans merci virant en dégommage généralisé, où seront conviés dans un joyeux bazar qui gicle, une femme fatale électrique, un flic tâtillon et ventripotent, une entité manipulatrice en quête de sa mémoire, ou encore un tueur sadique fou parti venger la mort de son amant de side-kick.

Le monde de Butcher Baker est totalement libéré des contraintes narratives classiques et de conventions du 9e art que les deux auteurs prennent plaisir à piétiner. Le graphisme de Mike Huddleston joue avec un festival de techniques visuelles illustrant le je-m’en-foutisme et la violence de l’anti-héros : jeu sur des trames en noir et blanc, reprise de l’esthétique rétro des premiers comic books, filtres colorés à foison, déstructuration des planches au rythme des envolées du camion "Liberty Belle"... Ce découpage graphique n’est pas sans rappeler certaines expérimentations de l’artiste Bill Sienkiewicz, notamment sur la série Elektra.

Butcher Baker - Par Casey & Huddleston - Ankama Editions
©Huddleston/Ankama Editions

Le scénario de Joe Casey n’aurait pu trouver meilleur écrin à sa narration aux multiples facettes, convoquant des voix off de plusieurs personnages à la fois, et notamment celle de Baker, anti-héros testostéroné et torturé, écrabouillant tout ce qui bouge comme pour atteindre ce fameux orgasme qui le fuit depuis longtemps.

Butcher Baker est une partouze géante de couleurs et de violence, un hommage aux bandes dessinées de justiciers, consacré à un lointain cousin hypothétique du Comédien du Watchmen d’Alan Moore et Dave Gibbons.

©Huddleston/Ankama Editions

(par Thomas Berthelon)

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