Les acteurs des strips (deux par page) sont des enfants âgés de 3 à 8 ans, qui livrent leurs pensées sur le monde qui les entoure.
En elles-mêmes, ces réflexions ne sont pas foncièrement drôles : le comique des situations provient du décalage entre ce que l’on lit et ce que l’on attend traditionnellement d’une parole enfantine, ou de questions que l’on qualifiera de « naïves », pleines de « fraîcheur » et d’« innocence ». Ainsi, quand on demande au jeune Maurice s’il sait ce qu’il fera quand il sera grand, il répond, enthousiaste : « communiste ! ». Ces regards « décalés » (par rapport aux adultes s’entend) sur les conventions et codes sociaux suscitent des réactions diverses, de l’indifférence à la franche rigolade, selon que les scénettes nous soient plus ou moins familières.
On ne sait pas trop si l’auteure cherche à questionner le monde et ses « évidences », ou si seulement elle nous invite à moquer la candeur supposée des enfants, en maintenant un point de vue adulto-centré sur leurs propos qui, dès lors, les infantilise.
Le dessin de Lorena Canottiere fait la part belle aux enfants, dont les visages sont très expressifs, tandis que la présence des adultes est soit suggérée, soit représentée par des ombres.
Les strips (deux par page), dans un album au format à l’italienne, sont regroupés en dix thèmes, de la religion à la philosophie. On peut suivre les dernières nouveautés sur le blog de l’auteure (en italien).
(par Damien Boone)
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