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Cécile Bidault et la douce douleur du silence

Par Jérôme BLACHON le 14 octobre 2017                      Lien  
Une petite fille sourde déménage à la campagne. Rien d’exceptionnel si ce n’est que, dans les années 1970, la langue des signes n’était pas enseignée systématiquement. C’est donc tout le problème de la communication et de l’isolement qui est abordé dans cet album.

Le thème de la surdité a déjà été abordé en BD, que ce soit avec Léo, Dans l’oreille d’un sourd (éd. Steinkis), ou encore Paroles de sourds ou Des mots dans les mains. Mais à chaque fois, le héro, qui est toujours un enfant, communique en langue des signes.

Or, nous avons oublié que pendant un siècle, de 1880 à 1976, de bien pensants (et entendants) scientifiques ont décidé que la langue des signes ne serait plus enseignée, affirmant la supériorité de l’oralité sur la gestuelle. Il fallait donc que les enfants apprennent à parler en ressentant les sons.

Cécile Bidault et la douce douleur du silenceCette décision a enfermée des générations d’enfants sourds dans un isolement social dramatique. L’héroïne de cet album, dont on ne connaît pas le prénom, n’a donc que peu de moyens pour communiquer avec son entourage. Entre un père absent et une mère un peu dépassée par les événements, elle se construit un univers bien à elle.

Un album doux (comme le toucher de la couverture), presque sans texte, dont la moindre des qualités n’est pas la découverte d’un nouvel auteur, Cécile Bidault qui signe là son premier album.

Elle montre déjà un style graphique bien à elle avec une mise en couleurs particulièrement soignée. Wandrille, directeur des éditions Warum, est un vrai découvreur de talents. Gageons qu’il a peut-être déniché une nouvelle perle en devenir.

(c) Cécile Bidault
(c) Cécile Bidault

(par Jérôme BLACHON)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782365352970

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2 Messages :
  • J’aime bien l’expression "découvreur de talents". En clair, un artiste ignore qu’il a du talent mais un éditeur le lui révèle. Ben voyons. Et quand un artiste a déjà découvert son talent tout seul à force d’observation et de travail et qu’il trouve enfin un éditeur, il est un découvreur de quoi ? Découvreur de décideur, d’intermédiaire, de passeur ? Le plus grand mérite n’est de découvrir le talent artistique des autres mais d’en avoir soi-même. Le talent artistique saute à la figure et Cécile Bidault en a un réel, c’est évident, non ?

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    • Répondu par kyle william le 26 octobre 2017 à  13:01 :

      Le métier de "découvreur de talent" c’est plutôt de révéler au public qu’un artiste a du talent, pas à l’artiste lui-même, qui effectivement est censé le savoir déjà (ou le croire).

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