Dans les quartiers chauds de Lyon, Clara fait ses premiers pas de prostituée. Ses contacts la conduisent en Albanie pour "recruter" de nouvelles filles. Policier infiltré, elle cherche en fait à remonter les filières de prostitution venues des pays de l’Est. Mais le double jeu de la jeune fille pourrait s’avérer très dangereux.
Dans un tout autre style, Derib avait traité la dérive insidieuse vers la prostitution (Pour toi Sandra). Ici, Laurent Astier évoque la réalité, trop souvent cachée, de nos sociétés contemporaines. Face au sujet traité, nous pouvions craindre un traitement racoleur, d’autant plus que l’album est crédité d’un pudique "déconseillé aux lecteurs de moins de 12 ans". L’auteur a su éviter cet écueil en prenant le point de vue de Clara/Claire et de ses collègues policiers. La violence est plus suggérée que montrée. Il n’empêche que l’histoire est dense, crue et chargée d’émotion.
L’ordonnancement des chapitres en surprendra plus d’un. La lecture de ces presque 200 pages (correspondant aux deux premiers tomes) demande un petit effort de compréhension pour ne pas se perdre dans l’espace temporel. Tarantino, l’auteur de Pulp Fiction, ne renierait sans doute pas cette chronologie non linéaire. Avec un récit novateur et un traitement particulier réservé aux couleurs, Cellule Poison s’affranchit des codes traditionnels de la bande dessinée franco-belge. Série à suivre avec intérêt.
(par Laurent Boileau)
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