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Charles Masson : "La BD me fait faire moins de bêtises dans ma vie quotidienne"

Par Christian MISSIA DIO le 29 décembre 2012                      Lien  
Médecin de formation, Charles Masson, auteur des acclamés ["Soupe froide"->art1177] et ["Droit du sol"->art8409], est revenu dernièrement en bande dessinée avec ["La Dernière Femme"->art13683]. Un livre dans lequel il dépeint le portrait peu reluisant d'un homme d'âge mûr faisant le bilan de sa vie sentimentale.
Charles Masson : "La BD me fait faire moins de bêtises dans ma vie quotidienne"

La Dernière Femme semble être un moment de récréation dans votre carrière d’auteur.

J’avais envie de raconter des histoires d’amour, d’adultes. Cela ressemble aussi à de la gaudriole. C’est assez chaud et sexe. Il faut dire que je dissocie difficilement l’amour physique de l’amour platonique. Faire cette bande dessinée était ma manière à moi d’aborder ce contexte particulier.

Est-ce une histoire autobiographique ?

Il y a toujours quelques éléments authentiques… Mais le personnage principal a été construit avec une personnalité paranoïaque, et de ce point de vue, je ne me sens pas du tout concerné. Chacun de nous à des petites « tendances », mais dans ce cas, j’ai forcé le trait afin que cela soit difficilement supportable.

Il est habituel de voir dans les œuvres de fiction traitant de l’amour des femmes mettant celles-ci sur un piédestal tandis que les hommes sont dénigrés. Dans votre BD, votre "héros" ne manque pas de grands moments de lâcheté… Était-ce une manière de toucher le public féminin avec votre livre ?

Je croyais que vous alliez me demander si j’étais un lâche dans la vie… Un peu (rires) ! Ce bouquin n’est pas spécialement fait pour un public féminin, contrairement au livre que j’avais fait avec Chloé von Arx (l’Arche de Noé chez Futuropolis), qui était plus féministe. Dans La Dernière Femme, on assiste à une discussion entre deux hommes et c’était simplement mon but : dépeindre une discussion d’hommes au sujet des femmes. C’est vrai aussi qu’il y a une certaine lâcheté, mais je pense que les hommes sont un peu lâches en général. C’est plus simple et on ne leur demande pas de faire mieux.

La mise en page est particulière, pour autant, elle reste très lisible. Pourriez-vous nous expliquer votre méthode de travail ?

Le principe était de faire une mise en scène sans aucune case. J’ai fait des contours mais sans trop les marquer et j’en ai mis uniquement que lorsque c’était nécessaire. Par exemple, lorsqu’une action dramatique se passe, pour surligner ce moment. Ce n’est pas très technique comme méthode de travail mais cela m’amuse et je pense que je continuerai à l’avenir.

À un moment, vous parlez de politique dans votre BD. Faites-vous passez vos idées ou est-ce au contraire, purement fortuit ?

Je voulais simplement faire un contrepied car je ne suis pas du tout un sympathisant de l’UMP. Je savais que l’on me poserait la question et je l’ai mis pour pouvoir répondre à la négative car je suis un homme de gauche. Je trouvais cela rigolo.

Les réactions vis-à-vis de votre personnage, Albert, sont assez contrastées. Certains le perçoivent comme un être pessimiste mais d’autres beaucoup moins. Quelle est votre lecture de cet antihéros ?

Certains épisodes de sa vie sont plutôt tristes mais la plupart du temps, on se rend compte qu’il s’en fout. C’est un type qui n’est pas tellement accroché à la vie et à ses contraintes. C’est simplement un grand adolescent de 40 ans qui est un peu décalé et son seul vrai souci c’est qu’il ne voudrait plus être seul. Il se promet toujours de faire des efforts ; mais il n’arrive tout simplement pas à les faire. Je trouve cela plutôt marrant, en fait.

Sachant que vous êtes médecin de profession, j’aimerais savoir ce que vous apporte la BD ?

La BD m’apporte des supers copains car, dans ce milieu, les gens sont souvent agréables et sympathiques. J’ai aussi de bons amis médecins mais dans la BD, il y a vraiment des types extraordinaires qui sont des conteurs, des scénaristes. Et puis, cela me permet aussi de m’adonner au dessin, qui est ma première passion. Par exemple, je viens de passer 6 mois dans un atelier et je peux vous dire que j’avais le sourire tous les jours ! En plus, cela me permet de m’évader et de me cultiver en dehors de mon métier d’ORL. Ainsi, je peux écouter plus souvent la radio, comme France Culture ou traîner sur Internet à la découverte de nouveautés. Dans la vie, j’ai tendance à faire des bêtises et la pratique de la bande dessinée m’en fait faire moins (rires).

Vos prochains projets ?

En BD, je viens de terminer les scénarios de trois livres à destination des patients dans l’ORL. Ce sera publié par un laboratoire. Sinon, je viens de terminer un livre que se déroulera au Cambodge. Mais je dois dire qu’actuellement, j’ai une vie un peu compliquée... ce qui fait que je me consacrerai plus au scénario et un peu moins au dessin.

Voir en ligne : Le bilan amoureux de Charles Masson

(par Christian MISSIA DIO)

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Du même auteur sur actuabd.com :
- notre article concernant La Dernière Femme
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- Soupe froide
- les boules vitales
- Droit du sol
- Les aventures de Lilou, tome 1

 
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