Son père est une brute épaisse. Un véritable ogre. Sa famille subit. Puis viennent les Indiens, qui massacrent tout le monde sauf lui. Ce jeune homme a su sauver sa vie, il va falloir la construire. Le troc pourra l’y aider. Commence alors une laborieuse carrière de marchand ambulant pour notre orphelin, seul dans l’Ouest sauvage. Et les Blancs ne valent pas mieux que les Indiens...
Pero a beau situer l’action dans de grandioses paysages américains, avec vastes plaines et majestueuses vallées, le soin des images ne l’intéresse pas. Des personnages aux décors, son noir et blanc brut et hachuré durcit le trait, toujours. Sans aucun récitatif, sans aucun dialogue, il évoque un destin totalement tragique, avec des épisodes au ton sarcastique, d’un humour acide. L’union avec une squaw farouche, en fin d’histoire, concentre ces deux aspects.
Grâce à une utilisation maligne et claire de nombreuses icônes dans des bulles utilisées avec parcimonie, Pero ne laisse pas son lecteur perdu dans le dédale des cases. Au contraire, son scénario reste fluide de bout en bout.
Un propos plus qu’amer, où l’humanité entière semble noyée dans la violence égoïste et l’appât du gain, mais dans un sens du drame brillamment mis en scène.
(par David TAUGIS)
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