L’histoire s’ouvre sur le vol d’un attaché-case par une charmante jeune femme. Une heure plus tard, J.E. Hoover, en pleine réunion avec le chef de la CIA et Cable, le chef des Services Secrets, explique qu’elle contenait les codes d’activation des missiles nucléaires américains.
Tous décident d’envoyer leur meilleur agent en chasse pour sauver le monde libre, Wade Wilson, nom de code : Deadpool.
Wilson est rapatrié après une mission couronnée de succès au Vietnam. Il passe un examen psychologique qui met en évidence son instabilité et sa schizophrénie. Wilson raconte au psychologue comment il s’en est sorti lors de sa capture pendant la Guerre de Corée et comment il a ramené ses sabres et son fameux masque.
Lâché dans la nature, celui-ci prend en chasse Outlaw, la ravissante tueuse à gage, et se remémore leur passé commun. Pendant ce temps, en coulisse, le chef de la CIA met son plan à exécution...
Faut-il être deux scénaristes pour pondre une histoire de Deadpool convenable ? Glass & Benson arrivent avec brio à intégrer Wilson dans le contexte de la Guerre froide. Au fil de l’aventure, ils dévoilent le plan machiavélique dont Deadpool est le pantin, mais comme Pinocchio, Deadpool a son, ou plutôt ses Gemini Crickett à ses guêtres prêts à le sauver des situations les plus périlleuses...
L’histoire est tout bonnement à cents lieues de ce que l’ont peu lire d’habitude sur Deadpool. Exit donc les blagues vaseuses, les comparaison à Spider-Man et les délires sur la nourriture mexicaine ou sur les pancakes, nous avons ici un scénario totalement cohérent qui fait référence à de nombreux films d’espionnage, le tout saupoudré d’une romance digne d’un film noir.
Laurence Campbell, qui a bossé sur la série Punisher, trouve clairement ses marques dans ces pages. Au delà des pages de carnages, il retranscrit avec brio l’ambiance conspirationniste de ce récit, le tout avec un soupçon de découpage faisant penser au film Casablanca lors des passages où Wade parle à Outlaw.
Largement à contre-courant des productions habituelles sur le personnage-titre, cette histoire s’inscrit clairement dans une ligne éditoriale totalement adulte. Une très agréable surprise.
(par Antoine Boudet)
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