Un nouveau virus mortel ravage les pays occidentaux : le G+. Maladie sexuellement transmissible, il ne laisse que six mois d’espérance de vie à celui qui la contracte. Mais, dans l’intervalle, l’individu infecté développe des pouvoirs paranormaux : manipulation mentale, télékinésie, invisibilité, etc.. Ce volume nous entraîne dans le sillage de trois victimes du virus qui cherchent quoi faire des derniers mois de leur existence.
Death Sentence part d’une excellente idée qui revisite le mythe des super-pouvoirs de manière stimulante. Conséquence d’une MST, posant une échéance fatale à court terme et agissant comme un stimulant extraordinaire, le G+ permet de construire une aventure résolument "Sex, Drugs and Rock ’n’ roll". Une ambiance et un arrière-fond assez réjouissants.
Avec comme héros une jeune graphiste à la dérive, une rockstar constamment défoncée et un histrion bien décidé à multiplier toutes les expériences possibles avant sa mort, Death Sentence propose des développements détonants, multipliant les provocations savoureuses. On retient en particulier l’intrusion de Monty à Westminster, bien décidé à ajouter la Reine elle-même à ses conquêtes !
Reste qu’au-delà du concept initial et de ses protagonistes bien posés, le récit de Montynero ne propose pas grand chose et que le dessin de Mike Dowling, à notre goût trop rigide, ne nous enchante pas vraiment.
L’intrigue est réduite au minimum et l’on est davantage là dans une suite, allant crescendo, de situations imaginées à partir du point de départ, que dans une véritable aventure. C’est ainsi qu’au détour de certaines péripéties, on découvre Barack Obama ou la famille royale d’Angleterre représentés de manière irrévérencieuse et parodique. C’est un peu court...
Death Sentence amuse et séduit par sa capacité à offrir une véritable bouffée de politiquement incorrect So British assez loin de certaines productions américaines aseptisées. Mais il lui manque quelque chose pour pleinement enthousiasmer, à commencer par le fait qu’on nous conte une véritable histoire.
(par Aurélien Pigeat)
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Death Sentence. Par Montynero (scénario) et Mike Dowling (dessin). Traduction Benjamin Rivière. Delcourt, collection Contrebande. Sortie le 4 février 2015. 176 pages. 16,50 euros.