Ce tome se divise en deux grandes parties. Dans la première nous poursuivons les problématiques du choix de Nagako de Kuni comme fiancée officielle de Hirohito. Une décision de cœur qui ne plaît pas à tous, car il réveille de vieilles rivalités.
En effet un membre du clan Choshu répand la rumeur que la jeune fille souffre d’un mal congénital, le daltonisme [1], car plusieurs membres de sa lignée en seraient atteints. Or, à cette époque un daltonien ne pouvait être militaire et il est impensable que la descendance du futur empereur ne puisse devenir officier dans l’armée.
Un cas d’intrigue de cour visant à évincer la princesse, dictée par la rivalité entre les deux grands clans Choshu et Satsuma (dont faisait partie sa famille), qui avaient été à l’origine de la restauration de Meiji (1868). L’occasion d’assister aux coulisses de cette campagne d’éviction et de découvrir la façon dont le prince la résout - même si elle n’est pas avérée et relève davantage de la romance et de la légende.
Après cet épisode, qui conclut toute la préparation d’Hirohito à la vie adulte, il termine ses études à 19 ans et il est fiancé officiellement, le premier ministre Hara Takashi propose qu’il fasse un voyage en Europe. Le but : accumuler le plus d’expérience à une époque où l’avenir des nations se joue plus que jamais sur la scène internationale.
Sur le principe tout le monde est d’accord : comme mentionné lors de notre chronique précédente même les plus conservateurs ont conscience que le prince doit maîtriser tous les aspects du monde occidental et moderne. Mais la santé de son père décline tant ces derniers mois qu’ils craignent qu’il décède durant son absence.
Cependant le voyage se fait et nous assistons donc au départ d’Hirohito, toujours aussi impassible et impénétrable, alors que son entourage ne cesse de se démener et de se déchirer pour servir au mieux ses intérêts et ceux du Japon. C’est cette histoire qui nous contée dans ce troisième tome, plus que celle du parcours du prince, mais cela n’en reste pas moins toujours aussi passionnant.
(par Guillaume Boutet)
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Empereur du Japon T. 3. Scénario : Issei Eifuku, Dessin : Junichi Nojo, Ouvrage original : Kazutoshi Hando, Supervision : Hidetaka Shiba. Traduction Takanori Uno. Delcourt/Tonkam, Collection "Seinen". Sortie le 2 décembre 2020. 192 pages. 9,35 euros.
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[1] Affection congénitale de la vue qui empêche de discerner certaines couleurs. NDLR