Daniel Jeanneteau doit partir au Japon plusieurs mois. Pierre Duba, rêvant du voyage, lui propose de correspondre chaque jour et de décrire ce qu’il voit, ce qu’il fait. Il lui répondra par des planches de bande dessinée improvisées...
Ainsi commence Kyoto-Béziers, deux carnets traçant, plus que la vie de l’un à Béziers ou celle de l’autre à Kyoto, l’étonnante liberté qu’autorise la distance. Maurice Blanchot dit, au sujet de l’amitié, que la distance est la condition de l’échange. Durant ces quelques mois, à la fois trop courts et déployés en une infinité d’instants, les deux auteurs ont été proches comme jamais auparavant.
La nuit partagée comme la matrice de leurs rêves (toujours l’un veillait pendant que l’autre dormait) ouvrait une intériorité aux dimensions du monde.
(par Patrick Albray)
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L’un envoie des fax de son lointain Japon, l’autre les attend. Et se raconte. Dans des carnets impressionnistes où se mêlent moments de la vie de tous les jours, flashes du passé, réflexions, attentes, rêves éveillés et instants de pure poésie. C’est un joyau, entre bande dessinée, peinture et illustration, à l’écriture subtile, délicate. Plus qu’un journal, une oeuvre envoûtante, d’une grande richesse, qui captive de la première à la dernière ligne. Splendide, unique et indispensable !