Yuki Higashimoto, son époux Naoki et son jeune fils de cinq ans Shu, forment la famille idéale, épanouie, profitant de chaque journée que leur offre l’existence. Revenant d’une promenade, l’inattention de Naoki provoque l’irréversible : ce dernier dérape dans un virage et la voiture percute violemment un obstacle. Résultat : Naoki sombre dans un coma, Yuki s’en sort presque indemne, tandis que leur fils décède sur place.
L’existence paisible et positive se métamorphose subitement en tragédie. La pauvre Yuki, qui dans un premier temps imagine son fils toujours vivant, revient vite à la triste réalité. C’est alors, qu’elle tente de tout son être de venir en aide à son mari, toujours profondément plongé dans son sommeil. Malheureusement, petit à petit, l’hôpital renonce à continuer son traitement, d’autres patients étant prioritaires. Yuki décide donc d’intervenir et de récupérer son époux dans leur domicile familial.
L’Oiseau bleu se compose de trois nouvelles liées toutes par un même fil conducteur. Takashi Murakami utilise une stratégie narrative particulière, ponctuée par de nombreux flashbacks qui n’apparaissent pas forcément chronologiquement. Cette approche augmente la tension de façon palpable.
L’auteur est déjà connu entre autres pour son album Chien gardien d’étoiles dans lequel il abordait une thématique similaire : la perte d’un être cher. Famille, enfance, vieillesse, solitude, oubli... La plume magistrale de Takashi Murakami parcourt avec délicatesse les différentes cycles de la vie.
Le catalogue Latitudes des éditions Ki-oon suscite l’intérêt. Chaque album est original, unique en son genre, et provoque de nombreux retours positifs de la part des lecteurs. Le sens de la vie, les échanges relationnels, surmonter sa solitude, offrir sa compassion... sont autant de thèmes existentiels qui émaillent ce catalogue et qui, au final, apaisent. Une jolie ligne éditoriale.
(par Marc Vandermeer)
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