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L’Opéra de Pékin - par Hiroshi Ueda - Carabas

Par David TAUGIS le 19 avril 2006                      Lien  
Un mangaka qui s'intéresse à la Chine... Pas si fréquent. Ueda Hiroshi a choisi de conter la naissance de l'opéra de Pékin dans un manga en trois volumes. Le premier tome s'intéresse essentiellement au parcours initiatique d'un jeune japonais projeté dans la Chine des années 20.

Tatsuaki rêve d’apprendre l’art du kyougeki, le théâtre chinois chanté, avec son grand-père. Mais le papy est hésitant, il souhaite que son petit-fils s’aguerrisse d’abord en matière d’arts martiaux (la partie dansée). Et puis, en se baladant dans la maison, Tatsuaki découvre un masque de théâtre chinois qu’il revêt. Et là, il se retrouve à Pékin, en 1923. L’occasion de croiser une foule de jeunes acteurs passionnés de kyougeki, qu’ils soient des Chinois de souche ou des Japonais exilés.

Hiroshi Ueda n’évoque pas vraiment l’opéra de Pékin dans ce premier volume. Il s’intéresse à l’apprentissange du jeune Japonais immigré, qui doit d’abord réaliser ce qui lui arrive : un sortilège qui le fait changer d’époque, puis lutter pour s’affirmer au milieu de ses concurrents. Au menu, toute sorte d’échauffements physiques, d’exercices d’arts martiaux, sans compter les tensions avec les apprentis acteurs du cru.

La grande réussite de ce manga, ce sont incontestablement les costumes, dessinés avec finesse et une grande précision. Comme souvent en pareil cas, les décors ne sont détaillés qu’épisodiquement, comme par exemple lorsque Tatsuaki découvre les merveilles des paysages de Pékin. L’histoire fait la part belle à quelques combats, notamment avec sabres, et l’ensemble s’avère ainsi particulièrement rythmé.

Ueda Hiroshi se penche également sur les préjugés régissant les relations entre Chinois et Japonais à cette période de l’histoire. Sur le plan psychologique, il ne manque pas de souligner l’ambiguité sexuelle des personnages : garçon ou fille, on a parfois des doutes sur les identités.

L’élégance graphique de l’opéra de Pékin ne constitue pas l’essentiel. Ce manga demeure avant tout un récit d’action mettant en scène des pré-adolescents. Pour cette raison, il aura du mal à séduire le public adulte.

(par David TAUGIS)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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