Martin Terrier veut terminer sa carrière de tueur à gages, et retrouver son amour de 20 ans, qui pourtant l’a oublié. Outre cette cruelle désillusion, il découvre que raccrocher n’est pas si évident. Un contrat s’impose, et en plus à un tarif inférieur. Sans compter son conseiller financier qui file un mauvais coton, et les économies de Terrier avec... Une rencontre féminine va amener notre flingueur professionnel à pas mal d’allers et retours Paris Province, entre flics, truands et commanditaires pressés.
En décrivant son projet en cours, Jean-Patrick Manchette définissait La position du tireur couché comme "une histoire de tueur absolument sans intérêt intrinsèque, uniquement un exercice technique..." En adaptant le roman, Tardi s’en est tenu à cette ambiance mécanique : le tueur agit vite, pense peu, tire, recharge et tire encore, et les corps blessés ou morts s’accumulent tout au long des 100 pages.
Certes, la maestria de Tardi fait mouche dans ce Paris de la fin des années 1970 : gros plans, seconds rôles marquants, la capitale française toujours aussi bien croquée... Mais pour le reste, on comprend tout à fait le crédo de Manchette : l’album n’offre guère de respirations dans une accumulation de scènes-choc. D’ailleurs, les rares moments d’intimité de Terrier avec son éphémère petite amie se placent aussi sous le signe de la violence.
Avis aux amateurs, une mise en images de Nada, du même auteur, est en chantier.
(par David TAUGIS)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.