Tiré de la saga mythique de Stephen King, la Tour Sombre évoque le triste et aventureux destin de Roland Deschain, un chevalier-justicier-cow-boy, en proie à une quête mystique pour sauver son univers. Avant d’aborder ses aventures de l’âge adulte, cette première série s’attarde sur la jeunesse du pistolero. Dans un monde qui a changé, le jeune Roland Deschain n’est qu’un jeune garçon. Mais, pendant des années, son destin a été manipulé par le sorcier Marten qui craint le potentiel qu’il voit dans sa destinée. Roland a décidé de ne plus le tolérer, et trop tôt, il décide de s’affranchir des lois de son maître. Pourtant, l’avenir du monde dépend de ses actions...
L’avertissement en début de volume paraît clair : ce livre plaira avant tout aux fans des romans. Le vocabulaire et les tournures de phrases propres à l’Entre-Deux-Mondes, cet univers bigarré de western, d’héroïc-fantasy et d’anticipation, déconcerteront les non-initiés. Il était toutefois compliqué de passer outre ces particularités de la Tour Sombre. Et c’est donc en terrain conquis qu’avancent les fans de la saga.
Si on peut souvent remettre en question l’adaptation du roman classique au cinéma, l’opération est un peu plus facile pour le neuvième art, les voix et le mouvement demeurant aux commandes de l’imaginaire du lecteur. Quant aux personnages et au choix des séquences, c’est la chronologie qui l’a emporté. En omettant la fameuse séquence de la pendaison, les auteurs se sont concentrés sur le passage de l’adolescence de Roland, et sur le quatrième roman, moment où il rencontre l’amour et la haine qui vont le forger pour la suite de son épopée.
Savant mélange des différentes images des romans, les personnages colleront à l’imaginaire des lecteurs. On regrettera pourtant une ambiance sombre omniprésente : par exemple, la rencontre entre Roland et Susan ressemble presque à une scène de l’enfer de Dante ! Les décors ont volontairement été négligés pour focaliser l’attention sur les personnages et aussi pour ne pas casser l’image que les fans s’en faisaient. Résultat : peu de plans larges, et d’éternels fondus de cieux en arrière-plan. Derrière ces petits manques, la magie opère pourtant, et on profite pleinement de cette excellente adaptation. Les initiés se délecteront également de deux cartes essentielles de la jeunesse de Roland et de deux longs articles expliquant l’origine de l’Entre-Deux-Mondes et l’arc-en-ciel de Maerlyn. Les novices devront faire fi de certains abus de langage pour rentrer dans cet univers spécial. Il leur faudra peut-être lire entièrement la première trilogie pour voir les pièces s’assembler et pour avoir l’envie de lire les romans.
Avec Stephen King, rien n’est facile et encore moins la Tour Sombre. Il entama ce roman en dernière année de fac, en 1970, et ne le termina qu’en 2004, après avoir affronté la mort, et fait le lien avec une grande partie de ses autres écrits. Dans de telles conditions, cette adaptation ne pouvait se faire simplement : elle comportera 5 séries sur un total de 30 chapitres. La première partie, The Gunslinger born, sobrement traduit en la Tour Sombre I, comporte 7 chapitres et sera divisée en 3 livres dans la version française de Fusion Comics. Nous présentons donc ici le premier des trois qui concluront ce premier cycle. Le second, intitulé The Long Road Home comprend actuellement 5 chapitres. Vous pouvez trouver ci-contre sa future couverture.
Cette adaptation de la Tour Sombre, que beaucoup considèrent comme le premier comics de Stephen King [1] devrait être bientôt suivi par celle du Fléau, sans doute un des meilleurs roman de maître du fantastique et de l’horreur, avec celui du Pistolero et Ca. L’accord entre King et Marvel aurait été signé dernièrement et on attend sous peu les premiers chapitres anglophones. Le deuxième tome de cette première trilogie francophone est prévue fin mai 2008 (sous réserve). Que les impatients se ruent sur les VO !
(par Charles-Louis Detournay)
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Un résumé des couvertures américaines, pour la plupart, inédites dans la version française.
[1] C’est sans compter l’excellent Creepshow, paru en 1983 chez Albin Michel, et dessiné par Berni Wrightson, qui a également illustré l’Année du Loup-Garou.
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