Il y a, paraît-il, plus d’un million de bouddhistes en France. Ceux-ci pourraient recommander sans réserve cette série de Tezuka auprès de leurs proches. C’est une œuvre sans aucun désir prosélyte qui se lit comme un passionnant roman. Elle est aussi exempte de ce style empesé propre aux hagiographies. « Je n’ai pas voulu faire un ouvrage de référence bouddhique, dit Tezuka, mais raconter l’incroyable histoire de ce personnage que fut Bouddha de la manière la plus humaine possible. »
De fait, de la naissance de Bouddha à sa mort, ce sont avant tout les incroyables anecdotes de sa vie qui constituent le sel de cette histoire. Tezuka y déploie sa maestria dans l’établissement des personnages et des intrigues. Dégagé de toute obligation spirituelle, il se concentre sur les aspects fascinants de ce récit mythique, sur la magie qui s’en dégage, mais aussi sur la puissance évocatrice de son message. Il ne fait pas œuvre de théologien mais d’entomologiste, tentant comme Georges Duhamel, de « trouver l’âme au bout du scalpel ». On ne s’étonnera pas qu’il s’attaque ensuite, pour les mêmes raisons, à une Vie de Jésus (une œuvre encore inédite en France), une figure qui fascine tout autant le mangaka de Takarazuka.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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