De retour du passé, Lanfeust possède désormais la fameuse bactérie Gawlax, la seule capable d’anéantir la créature Phatacelce qui a pris les traits du Prince Dheluu. Mais en son absence, 16 ans ont passé et Thanos, aidé par un Hébus envoûté, écume la galaxie. La réunion des 13 princes marchands de Meirrion est l’occasion rêvée pour Lanfeust d’éliminer son adversaire…
Une des forces de Christophe Arleston se situe dans sa capacité à se renouveller. Après quatorze albums sur cette série, force est de constater que le scénariste vedette des éditions Soleil arrive encore à nous étonner. De rebondissements en trouvailles nouvelles, de jeux de mots en références "clins d’oeil", le petit monde des étoiles évolue rapidement et sûrement. Pour maintenir le cap du rythme, Arleston n’hésite pas à maltraiter ses personnages, voire à les faire disparaître. Dans cet épisode, Glace fait les frais de cette exigence scénaristique. Le saut temporel et la présence de Glin complexifient les relations entre Lanfeust et la belle Cixi. Un soupçon de psychologie, un zeste de parodie, beaucoup d’humour et d’actions, la recette de Lanfeust est désormais bien rôdée…
Didier Tarquin retrouve avec un plaisir non dissimulé le personnage d’Hébus. Son trait ne cesse de s’affiner et de se préciser. Le dessinateur s’amuse à balader depuis le tome 4 une chèvre et une poule, sources de gags visuels permanents. Les couleurs de Claude Guth renforcées par les effets spéciaux de Sébastien Lamirand donnent un ton très personnel, loin des stéréotypes de certaines séries d’héroïc fantasy abusants des effets informatiques "Photoshop".
Le tandem Arleston-Tarquin maîtrise parfaitement l’évolution de leur série. C’est là un gage de longévité et surtout d’une certaine intelligence.
(par Laurent Boileau)
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