Maïté Grandjouan, dont le premier livre Fantasma, également publié chez Magnani en 2016, avait été nominé pour le prix Artemisia, signe ici un livre presque sans texte qui se rapproche plus de la peinture contemplative que de la BD, mais ce n’est pas pour nous déplaire il faut juste accepter de ne pas tout comprendre...
Dans cet album, une jeune fille revient dans la demeure de sa mère après son décès pour vider sa maison. Lena vit plusieurs jours dans cette maison de solitude et de cauchemars, sans arriver à vraiment en sortir, pour chercher en rêve ce qu’elle ne peut atteindre dans la réalité, et fuir dans la réalité ce auquel elle ne peut échapper en rêve.
Un livre dont l’idée du personnage principal découle d’un de ses anciens exercices aux Arts Décoratifs de Strasbourg, où le but était de rencontrer quelqu’un afin de raconter son histoire. C’est en référence à une vraie Lena : Elena Lenochka, que son nom rend hommage, avec sa pointe de grand froid exotique.
Grandjouan manie très bien ce mélange d’encre et de gouache qui confère des frissons, avec des effets de transparence qui donnent les scènes les plus fantasmagoriques.
Un beau livre de 150 pages qui se lit d’une traite pour les amateurs d’illustration, de BD et les curieux en tous genres.
(par Marlene AGIUS)
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