Mongol vit avec un paquet de névroses. L’omniprésence de ses parents (un oncle et une grand-mère) est l’une d’elles. Pour se tenir à flot, il enregistre sur un dictaphone un journal intime. Ce torrent de paroles lui sert d’analyse, il n’hésite pas à écouter et réécouter la précieuse cassette. Parce que la vie de Mongol est d’un vide abyssal. Il n’est rien, n’a rien à faire. Alors, il s’enregistre, vole de la menue monnaie, et fait de son quotidien un mensonge permanent.
Gilad Seliktar est publié pour la seconde fois en français après Ferme 54, écrit par sa sœur Galit et paru en 2008 aux éditions Ca et Là [1]. Dans un style très épuré, minimaliste même, il signe un album grinçant sous des atours ronds et plutôt souriants. Les Démons de Mongol est une bande dessinée qui se révèle donc bien plus noire qu’il n’y paraît. On en ressort avec une impression très dérangeante.
(par Morgan Di Salvia)
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> Ferme 54
> "En Israël, le marché de la bande dessinée est beaucoup plus restreint qu’ici" (entretien en avril 2009)
[1] Ce recueil d’histoires courtes faisait partie de la sélection officielle du dernier Festival d’Angoulême