Les territoires de l’Amberground vivent dans une obscurité constante et certaines régions sont peuplées de créatures étranges et dangereuses, à mi-chemin entre des insectes géants et des sortes de robots. Au péril de leur vie, des agens postaux arpentent ces territoires, armés de leur cœur, afin de délivrer paquets et missives à leurs destinataires. Ce sont les Letter Bees.
Lors de l’une de ces tournées, Gauche Suede découvre un colis inhabituel : un enfant nommé Lag Seeing portant sur lui un bon de livraison dûment rempli et affranchi. Gauche n’a d’autre choix que d’amener le jeune garçon à destination, que celui-ci le veuille ou non.
Habitué à explorer de nouveaux horizons à chaque nouvelle série, Hiroyuki Asada s’est donc lancé dans ce nouveau récit singulier. Ici, l’univers semble avoir été réfléchi en détail et étonne au premier abord. D’abord par un sentimentalisme très présent, avec un héros pleurnichard en la personne de Lag, mais il est assez retenu pour ne pas sombrer dans la mièvrerie. L’importance du cœur offre également l’une des grandes originalités de ce shonen. En effet, les Letter Bees utilisent leur propre cœur pour charger leurs armes et ainsi neutraliser les insectarmures se dressant sur leur chemin. La force de cet organe peut également authentifier les lettres, qui elles-mêmes contiennent les sentiments de leur expéditeur et donc un fragment de leur cœur.
Le premier volume, introductif, ne donne qu’un avant-goût des aventures du jeune Lag. L’histoire décollant véritablement dans le second tome, les éditions Kana ont donc choisi de les sortir simultanément, et on ne pourra pas regretter ce choix tant la lecture seule du tome 1 pourrait nous laisser sur notre faim. Au rang des points négatifs, on pointera la trop grande rapidité de conclusion des affrontements avec les insectarmures. Alors que ceux-ci sont censés représenter un terrible danger, il semble pour l’instant qu’une seule "balle-cœur" bien placée suffise à les terrasser ou les faire fuir. Dommage pour la crédibilité. Heureusement, Letter Bee ne repose évidemment pas que sur ces combats.
Du côté visuel, pas grand chose à redire. Le style de Hiroyuki Asada remplit son rôle à merveille. L’auteur accorde une grande importance au look de ses personnages et les contrastes noir et blanc sont maîtrisés. En prime, chacun de ces deux tomes nous offre, en plus de la couverture, entre une et quatre pages ornées de magnifiques couleurs.
(par Baptiste Gilleron)
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