Spritz ! - Par Robin Le Jean & Bruno Le Jean - Ed Aqueduc Bleu

Sprtz. Hugo Spritz (août 1968-mars 2018). Rien à voir avec le cocktail pétillant.
Chronologiquement, l’histoire commence au Singe bleu, magasin d’antiquités, sis à Bruxelles. Lors du voyage de noces de Pétula et de Hugo (en quelque sorte).

Recueillement devant une tombe...

Pauvre Hugo Spritz ! Le "i" de son nom a été oublié. Une mésaventure de plus.

Pétula, vendeuse au rayon lingerie des Nouvelles Galeries « a son caractère » comme le note Hugo, lorsque son épouse ne partage pas son enthousiasme pour les têtes momifiées.

Exerçant le métier d’ingénieur-conseil dans le traitement et la valorisation des ordures ménagères, au sein d’Azur, Hugo a la bonne idée d’arriver en retard à une réunion. Les bureaux de son entreprise ayant explosé, l’occasion de profiter des fruits d’une assurance-vie et de changer de vie se profile : le soleil, la mer, Tahiti...

Qui n‘a pas rêvé d’une autre existence ? De remettre les compteurs à zéro et de se la couler douce au soleil ?

Un achat impulsif

Dans des tons orangés, Hugo laisse son imagination filer (les cases ondulent) d’une tête momifiée vers des coupeurs de tête anthropophages. Le graphisme du phylactère (bulle) appuie l’interjection de Pétula.

Enfin ça, c’était le plan improvisé, plus improvisé que planifié d’ailleurs. Après, évidemment, ça dérape : entre le flair de Mojito, le chien des concierges, les capacités médiumniques de Nana, un message laissé sur un répondeur, un inspecteur au bras mécanique et autres cannibales, la situation devient inconfortable. Le soleil tahitien se transforme en séjour dans la cave avec le masque des films Scream sur la tête.

Le récit du père (pages 69 à 73) est particulièrement drôle tant le décalage entre les mots de Maurice et ce que comprend et imagine Hugo est source d’incompréhensions sur l’identité des personnages concernés comme sur les faits racontés.

L’humour réside dans ce décalage des situations et des personnalités : ainsi, la boîte de traitement et valorisation des déchets (impératif écologique des plus actuels) doit satisfaire les attentes de ses actionnaires d’accroitre fortement sa rentabilité. Idem, avec le personnage d’Édouard qui, au fil du récit, montre le côté irrationnel de sa personnalité, contaminé par les délires complotistes.

Robin Le Jean (le fils) a été bercé par Franquin et son anti-héros, Gaston Lagaffe puis s’est enrichi de multiples influences BD. Formé à l’Ecole supérieure de l’image d’Angoulême, Robin Le Jean est graphiste pour Canal+ et il signe avec Spritz !, sa première BD.

Bruno le Jean (le père), homme de radio et de télévision, est un ancien réalisateur « grolandais » qui a aussi sévi chez Les Guignols et réalisé divers documentaires dont le remarqué Les Fils du vent en 2012.

Spritz !, à l’origine scénario de cinéma (primé au festival de Valence 2020), a trouvé sa voie en bande dessinée et sera disponible à partir du 12 décembre 2023.

Enfin, la préface est signée de Jules-Edouard Moustic et de Benoit Delépine.

Bref, un album sympathique !