Un Jour dans la Nuit - Par Virgile Dureuil et Foucauld Duchange - Ed. Autrement

Lucille Ferrier est conductrice de travaux et Cemal Bir chef de chantier. Employés par NGE Génie Civil [1], ils participent à la rénovation de la ligne ferroviaire de la Côte Bleue qui relie Marseille à Miramas. L’enjeu du reportage est de suivre le binôme durant une nuit de mai 2020, sur le chantier, entre L’Estaque et Carry-Le-rouet, quand le trafic ferroviaire est à l’arrêt.

C’est dans un décor majestueux que les ouvriers de NGE GC reprennent le chantier sur les rails de la Côte Bleue. À mesure que la nuit tombe, le site s’anime avec l’arrivée des équipes et l’activité des engins. Lucille s’assure que le site est sécurisé et Cemal dirige les équipes sur le terrain.

On comprend que chaque détail compte et qu’il faut faire face aux imprévus in situ. Il y en a toujours sur les chantiers. On comprend aussi que l’entente entre le binôme et la solidarité avec les équipes sont primordiales pour assurer une avancée efficace des travaux dont on sait la pénibilité avec la poussière, le bruit, l’effort physique.

Il y a un intérêt informatif et pédagogique à être en immersion dans cet environnement mais à vrai dire, on n’apprend pas grand-chose et ce qui est montré a peu d’intérêt mis à part la double page sur le dumper, un engin de chantier rail-route impressionnant qui peut déplacer plusieurs tonnes de charge.

Le parti pris de focaliser sur les visages et les détails du site entrave le rythme narratif, sans compter le découpage qui donne la priorité aux cases géantes (deux à trois maximum par page). Il y a certainement l’intention de donner une touche poétique à l’ensemble. Pourquoi pas, mais le contexte appelle à souligner le mouvement et l’action. Alors que le chantier a repris après le premier confinement, il aurait été intéressant de s’attarder sur les retrouvailles avec les ouvriers mais là encore, rien ne transpire. Le récit se borne à énoncer les événements de cette nuit de façon mécanique. L’intérêt principal tient au contraste entre le site remarquable de la côte méditerranéenne et le chantier qui se déroule dans son antre avec son lot de problématiques.

La BD est adaptée d’un reportage audiovisuel éponyme [2] par l’auteur Foucauld Duchange et l’artiste visuel Virgile Dureuil, remarqué pour l’illustration de l’adaptation en BD du récit de Sylvain Tesson, Dans les Forêts de Sibérie.

À noter que les premières planches du projet BD sont exposées en format XXL depuis le 24 décembre 2021 à la gare de Marseille Saint-Charles dans le cadre du dispositif hors les murs du Festival international de la BD d’Angoulême en partenariat avec Gares et connexions.