En France, on connaît certains best-sellers comme le "tomber sept fois, se relever huit" de Philippe Labro, ou un film récent comme "Ça se soigne" de Laurent Chouchan. Deux évocations de la dépression, dans deux styles différents. Mais en BD, j’ai beau chercher, que nenni.
Catherine Lepage a choisi d’illustrer cette période sombre -dont elle est sortie- en évitant le récit linéaire classique. Elle a compilé ses impressions successives dans un recueil qui oscille entre dessins commentés et photos retouchées, en passant par des petites phrases à la calligraphie changeante. Toute sorte de lettrages sont utilisés, diverses polices triturées en couleur...
Et chaque page marque, touche, émeut, avec en outre un renouvèlement constant dans l’inspiration. Catherine Lepage a beau se répéter, comme le font forcément les dépressifs, coincés dans un terrible sentiment de vide et de culpabilité, elle parvient à trouver sans cesse de nouvelles images pour illustrer son mal.
L’auteure termine avec une note d’espoir, correspondant à sa sortie du tunnel, prudente, mesurée, et aussi subtile que l’ensemble de l’album.
Témoignage poignant, plongée intimiste, mais aussi outil pour comprendre, en particulier pour les proches de dépressifs, 12 mois sans intérêt n’oublie jamais de garder une grande qualité de création graphique.
(par David TAUGIS)
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