1943, l’implication des Etats-Unis dans le conflit mondial s’illustre notamment par une intervention massive dans le Pacifique face au Japon. Rescapés du torpillage de leur navire, des Marines se retrouvent sur une petite île perdue au large de la Nouvelle Guinée. Très vite, l’aventure tourne au cauchemar lorsqu’ils retrouvent les restes d’un commando, puis sont non seulement confrontés à des soldats japonnais mais aussi à une armée de zombies !
Peu à peu, la petite troupe est décimée par ces morts-vivants quasi invincibles. Seul le caporal Joseph Gregovitz réussit à échapper aux monstres. C’est dans un mystérieux camp nommé "L’unité 731" que le soldat est témoin d’horribles manipulations. Caché en pleine jungle, ce camp de prisonniers aux mains du sinistre Shiro Ishi sert de terrain pour des expériences bactériologiques les plus folles. Mais à cette trame narrative plutôt classique se superpose une sombre machination impliquant armée et services secrets américains, un maelström au centre duquel se retrouve notre petit caporal !
Si la quatrième de couverture annonce une histoire librement inspirée de faits réels, on comprend vite que ce récit de morts vivants sur fond de guerre du Pacifique et de complot est surtout dû au talent de scénariste de Tiburce Oger ! Ayant délaissé un temps ses pinceaux, le dessinateur de Gorn, La Forêt, Buffalo Runner et bien d’autres albums a confié la mise en images de Black Sands à Mathieu Contis.
Ce jeune dessinateur s’affranchit plus qu’honorablement de la tâche malgré quelques effets surfaits et un recours excessif à des ambiances très sombres. Très proches dans la vie, les deux hommes sont réunis dans ce récit qui surfe allègrement sur la vague gore et morts-vivants tout en suivant une trame riche et dense qui tient en haleine jusqu’à la fin.
Le point de départ repose en partie sur un fond de réalité, un sujet difficilement admis par les autorités japonaises : les expériences menées par de soi-disant chercheurs dont l’aveuglement idéologique n’avait rien à envier à leurs homologues des camps nazis. Entre récit de guerre et histoire de zombies, cette histoire prend pourtant trop de libertés avec la vérité pour révéler quoi que ce soit d’historique ou de documentaire. Reste une fiction bien menée, haletante jusqu’au bout grâce à d’ultimes rebondissements qui premet au récit de prendre au final une autre dimension, un aspect où la géopolitique rejoint le fantastique...
Doté d’un graphisme prometteur (même s’il n’est pas encore pleinement mature) mais relevé par une belle maîtrise des couleurs et des décors ainsi qu’un excellent scénario, cet album propose un moment de plaisir et...de frissons ! Une découverte pleine d’inattendus !
(par Patrice Gentilhomme)
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