« Il y a peu, plusieurs collectionneurs nous ont confié leurs importantes collections, contenant de nombreux trésors. La sélection proposée dans cette vente spéciale sans prix de réserve n’en est qu’un petit échantillon… » déclare Catawiki qui opère des ventes d’originaux toutes les semaines depuis plusieurs années, sous la houlette d’experts belges, français, hollandais, anglais et italiens.
Et d’annoncer de prochaines ventes où sera proposée « une sélection de classiques Franco-Belges, mais aussi d’artistes modernes de toute l’Europe et des USA. » Des noms prestigieux : Franquin, Manara, Vandersteen, Laudy, Delaby, Hermann, Dany, Marini, Vuillemin, Breccia, Charlie Adlard, Lee Bermejo, Tim Bradstreet, Eric Powell, Marc Silvestri, Mark Texeira,… Rien que ça !
Il faut dire que l’équipe de Catawiki qui s’internationalise de plus en plus (nous vous en reparlerons) travaille d’arrache-pied auprès des collectionneurs, et tandis que les galeries s’emploient à présenter des expositions monographiques hauts de gamme, la maison d’enchères européennes fait une offre diversifiée de pièces à des prix d’entrée de gamme qui permettent aux collectionneurs débutants de se constituer leur trésor sans dépense ni risque inconsidéré.
Une vente qui se conclut ce soir
Même les pièces que nous vous présentons de la vente d’aujourd’hui (qui se clôture à 20 heures) restent à portée des collectionneurs les moins fortunés. Des grands noms de la BD qui portent chacun un morceau de l’histoire de la bande dessinée mondiale. Petit florilège.
Ainsi, ce dessin de Jacques Laudy (1907-1993) est exceptionnel. Rappelons qui est Jacques Laudy. Ce fils de peintre (son père, Jean Laudy, était le portraitiste officiel d’Albert 1er), était, selon le mot d’Hergé, « un peintre égaré dans la bande dessinée ». Son fait le plus glorieux a été d’avoir introduit son ami Edgar P. Jacobs chez Bravo : il y faisait sa première entrée dans la bande dessinée. Jacobs le remerciera en prêtant les traits de Laudy au Capitaine Blake.
L’autre compagnon de Laudy à l’académie de Bruxelles est Jacques Van Melkebeke, le « scénariste clandestin » de Jacobs et d’Hergé, premier rédacteur en chef du Journal Tintin. Or, c’est précisément un dessin issu de la première année du « Journal des 7 à 77 ans » (la formule sera invitée plus tard par le rédacteur en chef de la version flamande de Tintin, Kuifje, Karel Van Milleghem) que l’on voit ici. Il s’agit de l’une des rares couvertures de l’Histoire des Quatre Fils Aymon parue dans le journal. en 1946. Document émouvant où l’on reconnaît le savoir-faire de Jacques Laudy formé à la peinture d’histoire (il a été l’élève de Constant Montald, comme Jacobs, Van Melkebeke, Magritte et Delvaux), annoté par Jacques Van Melkebeke qui réalisait la maquette des premiers numéros du journal avant de céder la place à un ami d’Hergé, Evany.
Autre document émouvant : ce dessin de Daniel Torrès qui date de sa première époque au début des années 1980 (avant Rocco Vargas) quand il débuta, en pleine Movida, dans la revue Caïro des éditions Norma à Barcelone, berceau de la Ligne claire espagnole dont Torrès est le représentant le plus éminent.
Il représente Opium, un hommage aux grands personnages de romans populaires d’avant-guerre, un mix entre Fantômas, Arsène Lupin et Mandrake. Ce dessin est représentatif du parcours de Torrès dont le style est d’abord influencé par le grand illustrateur de Valence, Miguel Calatayud, pour loucher progressivement vers les grands auteurs américains (Eisner, Kirby…) mais aussi vers la ligne moderne d’Ever Meulen, de Joost Swarte et d’Yves Chaland.
Arrêtons-nous aussi sur ce beau dessin de Dany où l’on retconnaît ses deux personnages emblématiques : Olivier Rameau et Colombe Tiredaile. On y retrouve tout le talent de ce dessinateur qui a magnifiquement mis en scène une vision idéalisée de la femme et du couple, dont cette gouache à la parfaite exécution est l’exemple.
Les amateurs peuvent s’arrêter à chacun de ces lots, comme cette planche de Loisel & Tripp issue de Magasin Général qui nous est livrée avec son crayonné ; cette belle planche de Tounga d’Édouard Aidans au dessin caractéristique du Journal Tintin des années 1960 ; cette planche du Britannique Joe Colquhoun, l’auteur de La Grande Guerre de Charlie que vient de rééditer Delirium ; ce magnifique strip de Modesty Blaise de Jim Holdaway ou encore cette rare planche de Néron de Marc Sleen qui est, avec Willy Vandersteen, l’une des plus grandes figures de la bande dessinée
À ce propos, une vente spéciale Vandersteen a démarré vendredi dernier et se termine dimanche : l’occasion de retrouver ses plus grandes séries du grand conteur flamand : Bob & Bobette, Bessy, Jérôme, Robert et Bertrand, Le Chevalier rouge, Karl May,... Un ensemble assez unique.
Pas moins bluffante est l’autre vente qui s’achève dans 14 jours. À l’affiche de splendides illustrations d’auteurs internationaux qui vont des Français Ronan Touhoat (Wolverine - Civil War), Philippe Vuillemin et Joël Parnotte (Le Maître d’arme) au Bosnien R.M. Guerra (Django Unchained, Scalped...), au Britannique Sean Phillips (28 Days Later), l’Argentin Eduardo Risso (100 Bullets), à l’Espagnol Jose Homs (Millenium) au Maestro italien Milo Manara (Borgia). Il y a de quoi faire son marché !
Dans une vente Catawiki, c’est un véritable polyptyque qui se déplie, une expérience sur le souvenir, entre À la recherche du temps perdu et L’Île au trésor !
Voir en ligne : LA VENTE EN COURS SUR CATAWIKI (CLÔTURE 20h00)
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