Dzino paraît errer sans but, puis chercher un professeur éminent, avant de croiser Bibie qui semble le connaître et l’emmène illico goûter les plaisirs de la chair...
Pas facile à suivre, les personnages de Cabanes. Son univers non plus, surtout pour les néophytes.
A l’instar de Moebius, de René Hausman ou encore de Comès, voire même plus récemment Durandur, son petit monde est à ce point personnel qu’il nécessite presque une initiation. Les personnages, sortes de mutants humains dotés de caractéristiques félines, forment une société qui oscille entre le Moyen-Âge et mai 68. Le vocabulaire, les décors contribuent à transformer une réalité pas si lointaine, dans un esprit très romanesque.
Dans ce milieu proche et lointain à la fois, on retrouve des éléments de notre humanité, et les parallèles s’avèrent souvent savoureux (notamment les jeux de l’amour).
La déroute des synapses propose des seconds rôles dignes des films de Jeunet ou de Tati, tels ces exégètes de la charcuterie qui dispensent des conférences.
S’ajoutent le trait sensuel et chaleureux de l’artiste, et une certaine poésie dans les dialogues.
Pour autant, certains lecteurs risquent de ne pas entrer dans cet univers, tant il est typé, chargé de repères codés. Reste qu’indéniablement, Dans les villages n’a pas d’équivalent dans la BD franco-belge décalée.
(par David TAUGIS)
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