Une couverture en noir et blanc avec un titre énorme qui surplombe un paysage balnéaire : comme dans ses deux précédents albums, Durandur soigne l’emballage à sa façon : brutale.
A l’intérieur, même exercice sulfureux d’exploration des limites : scatophilie, zoophilie, perversions violentes et autres fantasmes axés sur la destruction des corps vivants.
Parfois, on pourrait imaginer que Gotlib ou le Woody Allen le plus trash auraient expérimenté une drogue dure avant de mettre en image leurs délires ultimes...
Le dessin nerveux et relativement classique de Durandur donne à ces histoires quasi insupportables une sorte de classe décadente à la Gainsbourg. Sa mise en page obéit à une organisation immuable : jamais plus de deux cases, sans contours, par page, avec des dialogues décalés qui oscillent entre français châtié et grossièreté explosive. Il faut s’accrocher pour aller au bout.
Nouveauté pour ce Durandur...Ta Gueule ! : l’auteur se met en scène à la fin des saynètes dans une sorte de morale absurde et dérisoire, comme pour mieux anticiper les réactions de son lectorat.
Et il aime toujours autant donner son numéro de téléphone, ce qui finalement n’est pas si masochiste : l’inspiration de l’auteur, alliée à un véritable plaisir d’auto-flagellation laisse à penser qu’il est tout à fait capable de répondre aux attaques les plus virulentes.
(par David TAUGIS)
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