Si on peut demeurer admiratif devant l’audace de cet éditeur québécois, les productions de ce type laissent perplexes.
Des pensées du quotidien égrenées tantôt avec une ironie légère, tantôt sur un ton dépressif, parfois aussi fantaisistes, voisinent avec des dessins en noir et blanc. Ces illustrations tremblotantes, d’un minimalisme extrême, occupent une place changeante dans des pages sans cases ni bulles. Le lecteur navigue dans les réflexions de Lepage au gré de ses inspirations.
Le problème, c’est que le texte n’a rien de très original. Il ne brille pas non plus par sa profondeur, son humour ou la qualité de son vocabulaire. Seul petit plus, les passages liés à la musique, un domaine souvent évoqué avec finesse (Lepage est producteur et compositeur pour la télé et le cinéma).
Au bout de la lecture, on n’aura malheureusement pas retenu grand chose, si ce n’est la forme, très libre, et le courage indéniable de Jimmy Beaulieu, le directeur de collection, lui-même auteur-phare de cet éditeur.
(par David TAUGIS)
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