L’école, le temple, son copain Dave. C’est le quotidien de Ralph, à Bristol, où il attend le retour de son père, démobilisé après l’armistice récent. Mais quand il se présente enfin, le lien peine à se créer. Distant, presque mutique, ce papa se montre vite agressif. Physiquement aussi. La maman prévient la police, qui minimise et met en avant la difficulté d’avoir enduré la guerre. La situation devient vite insupportable à la maison.
À la fois récit social ancré dans l’histoire et drame psychologique, Le Retour atteint un objectif ambitieux : évoquer le monde de l’enfance et la misère sociale d’une Angleterre dévastée. Utilisant un noir et blanc au crayon avec des contrastes à base de hachures, Dickson choisit de dépeindre les personnages avec des traits simples et clairs et les décors avec une grande minutie. En revanche, les scènes tendues et dialoguées, souvent sur fond blanc, ressortent d’autant mieux dans leur alternance avec de superbes planches d’extérieurs.
Cet album poignant, qui pousse le drame à son paroxysme, aborde un sujet peu traité en BD et peint avec un grand talent ces paysages urbains tristes et uniformes. Permettant ainsi de saisir ensemble des situations intimes et une ambiance générale faite d’angoisse et d’espoir mêlés.
(par David TAUGIS)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Traduit de l’anglais par Thierry Groensteen.
![Serge Monfort : « En lisant, l'enfant devient le chien, comme il deviendrait chevalier dans une BD médiévale ! » [INTERVIEW]](local/cache-gd2/07/a53eabf15a5df16adbd03466676855.jpg?1713070409)
