Le Lait paternel, Livre 2 : Sous la surface - Par Uli Oesterle - (...)

Le Lait paternel, Livre 2 : Sous la surface - Par Uli Oesterle - Ed. Dargaud

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Un fils est-il condamné à être comme son père? "Le lait paternel" coule-t-il forcément en lui ? Telles sont les questions que se/nous pose Uli Oesterle, au fil de cette très belle tétralogie, dont voici le deuxième volume.

« Et pourtant le temps s’écoule. La vie continue, même sans moi », s’avouait Rufus Himmelstoss, à la fin du livre 1, après deux ans de galère à errer dans les rues de Munich à la fin des années 1970. C’est à restituer la vie de son père que s’attelle, Victor Himmelstoss, 30 ans plus tard, et lui-même loin d’être dans une forme olympique, d’autant qu’il doit aller dorénavant se charger d’aller jeter les cendres de son père.

Le Lait paternel, Livre 2 : Sous la surface - Par Uli Oesterle - Ed. Dargaud

Sorte d’autobiographie familiale, Le Lait paternel est un travail de mémoire d’un fils, l’auteur de cette BD, Uli Oesterle, sur un père à la dérive dont, au final, il ne sait que très peu de choses. Dans la postface du livre 1, Oesterle nous disait lui-même qu’il s’agit bien de son histoire et de celle, pleine de trous, de son père si longtemps absent, et qu’il faut donc combler, en allant gratter, dans ce livre 2, Sous la surface, comme le dit le sous-titre.

Pour ce faire, Uli Oesterle s’est créé un double de papier, Victor Himmelstoss, qui lui permet de prendre de la distance et de la liberté. Comme dans le livre 1, on retrouve l’alternance des vies du père (dans le Munich de la fin des années 1970) et du fils (de nos jours), matérialisée par l’utilisation de couleurs différentes, gris et noir pour celle du père, bleu et noir pour celle du fils. Uli Oesterle introduit aussi quelques touches d’orange pour évoquer le terrible accident causé par le père, et qui l’a précipité dans l’errance et la déchéance racontées dans le livre 1. Il utilise aussi du vert pour introduire un double de son personnage appelé... Uli, dans une mise en abyme particulièrement réjouissante.

Mais dans ce livre 2 le ton se fait plus empathique, d’où le choix du vert pour orner le dos de ce deuxième volume, à la place de l’orange pour le premier. Oesterle met en scène un père en quête de rédemption, qui a arrêté de boire et s’occupe même des autres en travaillant dans une cantine servant des repas à des SDF.

Et si Le lait paternel pouvait cette fois avoir meilleur goût et permettre au fils de prendre le bon chemin ? « Faire tomber une assiette, c’est une chose. Mais ne pas ramasser les morceaux, c’en est une autre ». Telle est la phrase récurrente et le thème principal de ce livre 2. C’est à recoller les morceaux que s’attellent et le père et le fils, et dont on a hâte de savoir s’ils vont y parvenir... dans les deux prochains tomes.

(par Philippe LEBAS)

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