- "Dis, Philippe, on va pas mourir pour le journal ?" demande anxieusement Luce Lapin à Philippe Val, le rédacteur en chef, dans sa chronique du numéro de cette semaine (N°547).
- "Si, si", il répond le Val, "on va mourir pour le journal".
- "Bon, d’accord".
A la lecture du ton de quelques-uns des messages reçus au nom du "prophète Mohammad que la paix et la miséricorde de Dieu soir sur lui", il y a de quoi s’inquiéter. "Préparez vous au pire. Vous l’avez bien chercher (sic) cette fois."
Mais cela ne refroidit pas la verve de Philippe Val. "Que le choses soient claires", explique-t-il dans son éditorial. "Le droit - que l’on a acquis de haute lutte - de se moquer du petit Jésus ou de Mahomet, on n’est pas près de l’abandonner.
Il est constitutif du monde dans lequel nous voulons vivre. Ceux qui ne sont pas d’accord avec nous peuvent librement se foutre de notre gueule, on ne risque pas de les menacer de mort pour ça. (...) La critique des idées - y compris les idées religieuses - est la raison d’être même de notre journal. Si l’on s’en excusait, cela reviendrait à dire que l’on regrette d’exister, ce qui est une impossibilité logique. C’est une manie des semeurs de certitudes de menacer de mort les semeurs de doutes. (...) Quant à ceux qui se disent humiliés car on a humilié leur dieu, ils prouvent qu’ils se prennent pour dieu lui-même. Pour eux, c’est sûr, les bombardiers de Bush ne peuvent rien. En revanche, un bon psychiatre..."
Le site Islamyia.net continue la polémique avec un éditorial traitant Charlie Hebdo de "journal-torchon" et en rappelant qu’il est de leur devoir de faire respecter "l’être qui possède la plus haute distinction de l’histoire de ce monde" (re-sic). On y trouve l’éditorial complet de Philippe Val
(par Patrick Albray)
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