La PME locale qui s’apprête à licencier, le représentant syndical en pleine corruption, un demi-frère qui perturbe un enterrement, et un tueur en série qui rôde... L’atmosphère de cet été s’en trouve d’autant plus alourdie. Et pendant ce temps-là, les gendarmes tournoient au-dessus de la ville dans leurs hélicoptères, guettant les abus de consommation d’eau...
Avec le personnage pivot du syndicaliste piégé par l’appât du gain, le tome 2 de ce récit en deux parties nous emmène en toute logique vers l’orage final. Où certains destins vont s’accélérer. Lumières trompeuses de ce Sud de carte postale...
Le scénariste Cédric Rassat explique le délai important entre les deux volumes par le travail minutieux sur les couleurs. Comme un croisement entre techniques proches de la peinture et effets numériques, le dessin de Gauthey oscille entre netteté quasi-photographique, hyper-réalisme scintillant et pour les visages, attitudes très marquées, pas si loin de la caricature.
Ce graphisme singulier va bien à l’année 1976, sa chaleur d’été insupportable, ses vêtements colorés et ses chanteurs populaires. Finalement plus intéressés par la chronique sociale, virant au drame dans la conclusion, les auteurs réussissent une belle évocation de la France giscardienne. Mais le récit surprend aussi dans les choix de certains personnages, alors que les couples semblent au bord de l’explosion. Et au bout du compte, dans un fatalisme de roman noir, les victimes de cette histoire sont plutôt les innocents.
(par David TAUGIS)
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lire la chronique du tome 1 : Une piscine pour l’été