Arthis a retrouvé Aline au royaume de Galthédoc. Pendant son absence, le prince Joachim a eu une aventure avec elle, et veut maintenant l’épouser pour en faire sa reine. Mais Aline, toujours amoureuse d’Arthis, enceinte, s’enfuit avec lui et tous deux rejoignent Paris et le XXIème siècle...
Dans les sous-sols du Vatican, une réunion ultra-secrète prépare l’ère d’une nouvelle religion incarnée par un nouveau Messie. Les comploteurs tentent d’entrer en possession des secrets enfouis dans le temple du Meillant. Le nain Rabal doit s’organiser pour lutter contre cette puissance négative et confie cette tâche à Arthis, en lui donnant les trois pierres magiques aux pouvoirs de maîtrise du temps, de disparition et de captation des pensées... Ce nouveau cycle va l’entraîner dans des endroits où il n’aurait jamais songé aller, mais ne devra-t-il pas choisir entre son importante mission et Aline, son amour de toujours, ?
Makyo n’a pas son pareil pour nous guider dans un monde à la fois réel et fantastique. Chacun des cycles de Balade au bout du monde est aussi prenant que différent, et à la fin de chacun de ceux-ci, on voyait mal comment la magie pourrait encore opérer, tellement il a utilisé et redécouvert le charmant royaume de Galthédoc [1] Ainsi, dans cette (dernière) escapade, le scénariste nous explique l’origine de la pierre, dite de folie, qui a provoqué les réactions que l’on a pu suivre dans les tomes précédents, et la raison réelle de l’invulnérabilité du nain Rabal, être discret et mystérieux.
Touchant plus au mystique que dans ces aventures précédentes, ce cycle pose d’intéressantes questions sur le temps, la vie, la religion, l’intérêt que l’on porte aux choses et aux êtres qui nous entourent, et ce que nous sommes capables de réaliser pour maintenir ce semblant de cohérence. Si l’intrigue semble faire quelques détours pour tenir les classiques quatre tomes de chaque cycle, on se prend néanmoins rapidement au jeu, vibrant réellement aux aventures de l’increvable Arthis, qui aspire pourtant, comme tant d’autres héros, à savourer une vie calme auprès de sa dulcinée.
Si Makyo a gardé la barre pendant plus de 25 ans, les dessinateurs se sont succédés avec des bonheurs divers : Laurent Vicomte nous a ébloui, pour malheureusement depuis trop longtemps nous laisser orphelin de ses planches [2] ; Eric Hérenguel nous a charmé dans des contrées plus orientales, même si ce dessin trop réaliste ne le mettait pas franchement à son aise ; Michel Faure nous a gratifié d’une purulente représentation de la maladie décimant le royaume, ainsi que de superbes couvertures dont le style en inspira plus d’un (Secrets - Samsara, Elsa, le Maître de peinture, ainsi qu’un très bel épisode du Décalogue).
Découvert par Makyo pour illustrer ce dernier cycle, Laval parvient à chausser les bottes de ces prédécesseurs, tout en imposant une patte très personnelle : un trait léger, voire parfois esquissé, qui laisse la place au lecteur pour s’imprégner d’un univers de plus en plus fantastique. Certaines approximations seront excusées par le scénario ambitieux, et aux vues des couvertures enlevées et colorées.
Si vous avez apprécié les cycles précédents, vous serez un peu désarçonnés, puis entraînés par ce niveau plus mystique et explicatif du royaume perdu au fond des marais. Makyo est un tel raconteur d’histoires, qu’on lui demanderait bien de continuer sur sa lancée, même si le dessin pourrait se mettre un peu plus à sa hauteur.
(par Charles-Louis Detournay)
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Pour ce quatrième cycle de la Ballade au bout du monde, commander :
le premier tome, les pierres levées, sur Internet
le deuxième tome, pierres invoquées, sur Internet
le troisème tome, pierres envoûtées, sur Internet
le quatrième tome, pierres de vérités, sur Internet
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Les illustrations sont © Laval/Makyo/Glénat.
[1] Si le second cycle s’appuie peu sur le royaume marécageux, les troisième et quatrième s’y déroulent en bonne partie.
[2] Glénat tente par tous les moyens de redonner le goût du dessin à Laurent Vicomte, et programme d’ailleurs régulièrement le second tome de Sasmira comme album à paraître, mais inévitablement, le résultat continue à se faire attendre.