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Bar2 / Christian Debarre ("Joe Bar team") : « La BD, c’est avant tout une histoire de dessinateurs »

Par Jean-Sébastien CHABANNES le 13 novembre 2017                      Lien  
« Une interview ? Certainement pas non ! ». Mais au fil de la conversation, un début de relation s'installe, des goûts communs se révèlent, une certaine sympathie... Ce qui semblait être un exercice, a pu finalement se mettre en place naturellement. Christian Debarre (alias Bar2) est très connu pour son dessin soigné et son très célèbre « Joe Bar Team », issu de l'univers de la moto. Il a aujourd'hui tourné le dos à la BD et ne désirait plus du tout parler de sa série. En définitive, il a fini par changer d'avis : c'est donc un honneur qu'il nous fait en acceptant de répondre aux questions. Et au delà de cette interview, son humour et sa sincérité dans les échanges se sont même révélés être un soutien moral inattendu...

Comment ont débuté les premiers gags du "Joe Bar Team" ? Il y a eu une pré publication dans un magazine ?

 Bar2 / Christian Debarre ("Joe Bar team") : « La BD, c'est avant tout une histoire de dessinateurs »

Je travaillais à l’époque pour Moto Journal en tant que dessinateur de presse et essayeur (de motos) occasionnel. Dix ans plus tôt, en 1977 donc, j’avais fait mes débuts dans Plein Pot, un mensuel qui traitait de moto sous forme d’illustrations et de BD. J’y ai d’ailleurs croisé Christian Rossi et Brice Goebfert qui débutaient eux aussi. C’est là que j’ai fait mes gammes, pourrait-on dire. Et posé certaines bases à ce qui deviendrait plus tard le Joe Bar Team. En 1988 et 1989, une planche du « JBT », comme on dit, sortait chaque semaine dans Moto Journal, avant qu’un éditeur accepte de les réunir dans un album et de l’éditer.

Le premier album paru en 1990 par Vents d’Ouest a été un succès immédiat ?

Oui, je crois qu’on peut dire ça. Beaucoup aidé en cela par la prépublication dans Moto Journal. Mes planches avaient beaucoup de succès auprès des lecteurs.

Pourquoi votre style de dessin est-il si proche de celui de Franquin ?

Sans doute parce que tout môme, en découvrant Franquin, je suis tombé raide dingue de son style, de sa virtuosité. Je dessinais déjà beaucoup, mais à force de m’imprégner de ses dessins, de me nourrir de son style, c’est devenu pour moi comme une sorte d’automatisme de dessiner dans cette veine, avec cette manière de "sentir" les choses, les traits.

Le style Franquin mélangé avec l’univers de la moto, c’était un concept très innovant pour l’époque ?

Ce qui était surtout novateur, je pense, c’est de faire une BD ayant pour thème l’univers des motards (des trompe-la-mort plus précisément), et sans faire de concession au grand public, sans vouloir ratisser large. En s’adressant à un public averti, et adulte. Le seul qui avait osé faire ça avant moi, c’est Michel Angélini. Un type très talentueux dont les planches étaient épisodiquement publiées dans Moto Journal dans les années 1970. Lui, dans le genre, c’était un vrai pionnier. Je me suis d’ailleurs en partie inspiré de son travail.

Comment avez-vous appris à dessiner ?

En dessinant beaucoup quand j’étais gamin. En observant attentivement le travail de mes idoles, dessinateurs de BD pour la plupart, et ce dans tous les styles. Et en dessinant d’après nature, ce qui, je crois, est la meilleure école.

Dessins de l’auteur réalisés pendant l’interview

Vous avez un dessin très appliqué, très méticuleux, c’est très agréable !

Merci ! Mais souvent trop appliqué et trop méticuleux. Un bon dessinateur n’a pas besoin d’être aussi méticuleux, pinailleur. C’est souvent la preuve d’un manque de confiance en soi, d’un manque de technique, de virtuosité.

En BD, il existe aussi l’art de la planche...

La technique de narration, le découpage, les dialogues, les cadrages, les angles de vue... tout ça demande beaucoup de travail et de talent, si on veut que ce soit bien fait. Mais c’est quand même assez dérisoire, niveau boulot, à côté de ce qui concerne le dessin, si on veut qu’il soit parfait. Personnellement, je ne m’intéresse qu’au dessin. Et aussi à la peinture figurative. Je n’ai jamais été un pur fan de BD. Et si j’en lisais, gamin, ado, c’était presque uniquement pour me nourrir du style des grands dessinateurs. Je ne regarde que la virtuosité du dessin, la justesse du jeu des acteurs et la qualité des dialogues. Et l’intelligence que je perçois dans tout ça.

Le "Joe Bar team" est une série très adulte, malgré ce dessin très rond.

C’est un pari que j’ai tenté en effet : utiliser un style employé d’habitude pour les BD pour enfants, ou "grands enfants", mais en m’adressant aux adultes. Tout ça dans un univers assez "viril", et même subversif. D’ailleurs, au fond, c’est une BD très réaliste, derrière le style "gros nez" et les exagérations. En résumé : je trouvais amusant d’utiliser ce style de dessin classique et bon enfant dans le cadre d’une BD un brin "rock’n roll". A l’époque personne n’y croyait, à ce mélange de genres. Et je suis assez fier d’avoir prouvé à ceux-là qu’ils se trompaient, que j’avais eu raison de prendre cette voie.

L’humour du "Joe Bar team" pourrait se résumer comme le règne de la mauvaise foi ?

Pas se résumer à ça, non, je ne pense pas. Mais elle est un ingrédient capital de l’humour que j’ai essayé de développer dans cette BD. C’est ce qui lui donne son originalité, je crois. Mais je n’ai rien inventé. La mauvaise foi est aux pilotes ce que la stupidité est aux vaniteux : un élément indispensable à leur bon fonctionnement.

Qui sont vos fans ? Des motards, des amateurs de BD, les deux ?

Des amateurs de BD, il y en a sans doute, mais ils sont, je pense, une minorité. D’après ce que j’ai pu observer, mes albums plaisent surtout aux motards et, plus largement, aux amateurs de sports mécaniques.

Vous êtes pourtant très connu dans le milieu du 9e art, vous avez vendu beaucoup d’albums...

Je ne pense pas être si connu que ça... Mais il est vrai que mes albums se sont beaucoup vendus. Ce dont je suis assez fier, je l’avoue, même si j’ai pu observer qu’il n’y a pas de corrélation systématique entre les chiffres de vente et le talent des auteurs !

C’est assez incroyable de rencontrer autant de succès dès le premier livre. Est-ce parce que cela a touché le grand public ?

Incroyable, oui. Mais je ne crois pas que le JBT ait touché le grand public, comme vous dites. À part les fans purs et durs, peu de gens connaissent cette BD.

Vous êtes un adepte du beau dessin ? Mis à part Franquin, existe-t’il d’autres dessinateurs dont vous pourriez admirer le travail ?

Bien sûr ! Morris, Gir, Alexis, De La Fuente, Jodi Bernet en tête. Uderzo aussi bien sûr. Et tant d’autres dont j’admire aussi le dessin. Parmi lesquels Reiser, Goossens, Tarrin, Blain plus récemment… Conrad aussi est un sacré virtuose. Et Boucq, bien sûr. Bernet est un monstre. Et un mystère à pattes, je pense, pour tous les dessinateurs réalistes. Où va-t-il chercher cette perfection, cette évidence, et tout ça avec une facture incroyablement "enlevée", qui donne l’impression que tout ça est dessiné d’un jet, sans crayonnés sous l’encre ? Je vénère aussi Pétillon, à la fois pour la qualité et l’efficacité de ses dessins, ce style épuré, franc, hyper efficace qu’il a fini par trouver, et aussi, et peut-être surtout, pour son esprit, son intelligence, son humour de très haut vol. Je suis fan absolu de Pétillon. Je m’étonne d’ailleurs que les éditeurs à la recherche de scénaristes pour reprendre des monuments tels que Lucky Luke ou Astérix n’aient pas pensé à lui. Le seul, selon moi, qui puisse rivaliser avec Goscinny, et en plus incisif, subversif, c’est vraiment Pétillon. La seule chose que je pourrais éventuellement lui reprocher, à René, c’est qu’il ne peut pas me blairer. Ce qui prouve par ailleurs à quel point il est intelligent.

Ha ! De La Fuente n’est pas souvent cité en référence...

Haxtur de Victor De La Fuente m’a bien fait planer. Deux albums, un must ! Ce héros solitaire, ténébreux, qui erre dans un monde inconnu et hostile, sans savoir ce qu’il fait là, dans un total dénuement, qui lutte, en fait, contre la mort sans le savoir… Et la beauté, la solennité, la gravité même des dialogues… Une beauté, une noblesse tout ibérique en somme.

Mais si j’aime à ce point De La Fuente, c’est avant tout pour la qualité de son dessin, sa technique, son académisme hors norme. Et pour cet encrage si particulier, nerveux, presque agressif, qu’on ne retrouve chez aucun autre dessinateur réaliste de ma connaissance. En exagérant un peu, cette façon d’encrer a même quelque chose de "Franquinesque", période 1970’s. Je me souviens lors d’un salon BD à Barcelone, je dédicaçais au côté de Paul Gillon (un maître de la BD réaliste comme vous le savez). Des albums de De La Fuente traînaient dans le stand d’à côté. En les apercevant, j’ai dit à Gillon toute mon admiration pour ce dessinateur. Et j’ai cru faire une gaffe, parce que je réalisais en même temps que je n’avais pas complimenté Gillon pour ses BD à lui. Je pensais l’avoir offusqué en lui faisant étourdiment l’article sur De La Fuente. Eh bien, pas du tout ! Il s’est au contraire tourné vers moi avec un air à la fois étonné et beaucoup plus affable que jusqu’alors, et m’a dit : « Ah, De La Fuente ! Un Maître ! Quand Giraud et moi (ils étaient tous les deux les références absolues à l’époque en matière de dessin réaliste), quand Giraud et moi avons découvert ses dessins, on s’est dit : merde, on est morts ! ».

Vous avez dessiné les tomes 1 et 5 de la série. Que s’est-il passé pour qu’un autre dessinateur prenne le relais ?

En fait, j’ai passé le relais dès le tome 1. Je pensais avoir tout dit sur cet univers assez étriqué et je n’imaginais pas une seconde que le JBT puisse devenir une série. Mais sous la pression de l’éditeur, elle l’est devenue. Sous la plume d’autres auteurs. Pour ma part, je n’avais pas assez de passion pour ce métier très difficile, pas assez de technique non plus, pour l’exercer convenablement. Et puis j’avais tant d’autres choses à faire, qui, elles, me passionnaient vraiment.

Photo souvenir d’époque

Moins de planches dans le tome 5 mais des croquis préparatoires entre les histoires qui mettent bien en avant votre talent !

Merci pour le compliment ! Pendant le tome 5, j’ai calé quand je n’en étais encore qu’à la moitié. Mon dessin, même s’il était bien meilleur qu’à l’époque du tome 1, ne me satisfaisait pas. Je n’arrivais pas non plus à trouver de bons gags sur le thème des "champions de quartier" et je commençais à radoter. Mais j’avais quand même pondu une vingtaine de planches et c’eut été dommage de ne pas les publier. Voilà comment j’en suis arrivé à remplir le reste de l’album avec ces crayonnés. Certains lecteurs ont râlé, ont parlé d’escroquerie. Mais vous savez, si j’avais fait comme la plupart des dessinateurs actuels, dont les planches ne comportent que trois strips et non 4, et avec des grandes cases, mes 20 gags auraient presque suffi à remplir tout le bouquin. Et personne ne m’aurait traité d’escroc ou de fainéant. Et puis n’affirme-t-on pas que la BD est le 9e art ? Si c’est le cas, depuis quand l’art se vend au poids, à la quantité ?

Comment dessinez-vous ? Sur quel format ?

Je dessinais assez petit, une fois et demi plus grand que le format final. Ou pas loin de ça. Et j’encrais à la plume. J’avais pas mal utilisé le pinceau avant le JBT, c’est un outil très commode et au rendu très efficace. Mais pour le JBT, je voulais un truc acéré, nerveux, alors j’ai choisi la plume. Ce qui, sans doute, renforce encore la parenté avec le Franquin des 1970’s.

Le dessinateur Fane a un dessin moins travaillé que vous et un style plus éloigné de Franquin. Vous avez un avis ?

Oui, son dessin est plus personnel, moins influencé que le mien. C’est un dessinateur très instinctif, tout dans l’énergie. Il sens bien les attitudes, il a un grand sens du comique, et aussi de l’action. Et j’envie la désinvolture avec laquelle il dessine.

Y a-t’il une recette pour faire un bon gag ? Ou des éléments indispensable pour vous ?

J’aimerais qu’il y en ait une, de recette ! Et si elle existe, je ne l’ai jamais trouvée. C’est en tout cas ce que vous diront mes détracteurs.

Qui est le fameux Joe ? Est-ce que ce bar et les autres personnages ont existé également ?

Je n’ai aucune imagination. Tout ce que je sais faire (savais ! Peut-être !), c’est articuler un gag, trouver son "moteur", et les rouages pour qu’il fonctionne. Pour le reste, je n’ai fait que m’inspirer fortement de personnages et de situations que j’ai croisés dans ma vie. Joe existe, oui, si on veut. Disons qu’il est la synthèse de plusieurs personnes que j’ai connues. J’en parle d’ailleurs en détail dans Les Chroniques du Joe Bar. Le Joe Bar a existé aussi, mais sous le nom de Royal Bar. Mais ce genre de "bar à motards" était très rependu à l’époque. Le plus célèbre se situait à Alfortville, à l’est de Paris, car plusieurs de ceux qui le fréquentaient sont devenus des pilotes de renom.

Avez-vous mis en scène votre propre expérience ?

Pour une bonne part, oui. Et elle aura au moins eu ça de drôle.

Des exemples de gags qui ont été une vraie part de votre vie ?

Plus ou moins directement, et de façon plus ou moins exagérée : à peu près tous.

Des anecdotes alors ?

Bigre ! Il faudrait 100 pages pour les relater. Une autre fois ?

Les temps ont changé : les courses de moto ne sont plus possibles en ville ou sur les routes ?

Tout est toujours possible, dès lors qu’on se soucie peu de son intégrité et de celles de ses semblables. Et qu’on ne craint pas de rouler sans permis ni de croupir dans une cellule.

Faire vieillir les personnages principaux et les confronter à la jeune génération, révèle comme un air de nostalgie. D’une époque qui n’existerait plus...

Le fait est que cette époque est en grande partie révolue. Les motos ont changé, les motards aussi, les gens, la société… Et la liberté dont on jouissait dans les 1970’s n’est plus qu’un lointain souvenir. Mais ce n’est pas une idée à moi, de faire vieillir mes personnages. Pour des raisons que je peux comprendre, c’est Fane, le premier repreneur de la série, qui a pris cette initiative. Je pense aujourd’hui que c’était une erreur. Et lui aussi, je crois.

Vous ne dessinez-plus ? Vous avez tourné la page du 9e art ? Celle de la moto aussi peut-être ?

Dessiner ne me passionnait plus suffisamment pour avoir le courage de fournir les efforts nécessaires (et surhumains) pour m’améliorer, pour devenir un vrai bon dessinateur, atteindre le niveau que je souhaitais. Et je n’avais plus la patience de recommencer 20 fois. Je me suis reconverti dans l’écriture, qui est aujourd’hui ma seule passion. Je ne suis pas très doué dans cet exercice, mais je prends beaucoup de plaisir à ça. Je termine d’ailleurs l’écriture d’un recueil de contes pour enfants. De plus de 18 ans. Que je dois illustrer. Et rien que d’y penser, j’en ai une descente d’organes. Et s’agissant de la moto, j’ai arrêté aussi. Pour moi, rouler en moto signifiait liberté. Liberté de rouler à l’allure qui me convenait j’entends. Et passer sa vie à guetter les radars plutôt que se concentrer sur la trajectoire, ça gâche le plaisir. Et c’est dangereux. Et puis je suis devenu frileux avec l’âge. Et douillet.

Les fans rêveraient d’un nouvel album signé "Bar2". Vous vous en doutez ?

« Rêveraient », le mot est sans doute trop fort ! Mais je n’ignore pas que ça ferait plaisir à un certain nombre de personnes, ce qui me flatte. En fait, le seul qui en rêverait vraiment, de ce nouvel album, c’est moi. D’être capable de le faire. Mais je crains que ce soit pour une autre vie.

Pourtant il se vendrait bien...

Oui, j’en suis conscient. Mais la tâche est trop dure pour moi, sans compter que j’ai beaucoup perdu. La plume, pour pouvoir la manier à la façon de Franquin, demande un entraînement ardu, permanent. Je serais incapable de m’y recoller.

Étés-vous encore sollicité par les lecteurs, votre éditeur, des scénaristes ?

Henri Jenfèvre et Pat Perna, les auteurs du tome 7, travaillent en ce moment sur le tome 9. Et les seules sollicitations que je reçois de mon éditeur ont pour unique objet d’aider ces deux garçons à travailler le plus rapidement et le mieux possible. Pour être tout à fait franc, mon éditeur actuel a peu de considération pour moi et mon travail. Et carrément aucune pour cette série. On peut même dire qu’il l’édite en se bouchant le nez. Ce qui n’est presque pas un reproche que je lui fais, d’ailleurs. Quant aux lecteurs, non, je ne reçois plus de courrier depuis longtemps. Enfin, si ce n’est pour me demander d’utiliser un de mes dessins pour un site web, une association ou une manifestation liée à la moto.

Il existait de nombreux produits dérivés du "Joe Bar Team". Vous avez carrément créé votre propre entreprise ?

À une époque, le merchandising, oui, c’était de la folie. Et comme je l’avais pressenti, cette avalanche de dérivés a fini par lessiver l’image de marque de la série. Mais ce n’est pas moi qui produisais, ni qui commercialisais ces produits.

Relisez-vous parfois vos deux albums ? Quel est votre gag préféré ? Celui qui pourrait vous faire encore rire aujourd’hui ?

Il m’est arrivé de les relire. Parfois sans déplaisir, le plus souvent en rougissant devant la maladresse de beaucoup de mes dessins, certaines facilités, et la pauvreté de certains gags. Si je ne m’étais pas « gâté la main aux anis », comme disait Audiard dans la bouche de Gabin, je ferais ça beaucoup mieux aujourd’hui. Et certains gags seraient sans doute plus aboutis, plus drôles, plus efficaces, mieux écrits. Mais quoi qu’il en soit, mes gags ne m’ont jamais fait rire. Je ne suis d’ailleurs pas très sûr d’apprécier mon humour. J’ai toujours vu ça comme un travail, pas comme un amusement. Et j’essayais de me mettre dans la tête de mes futurs lecteurs, de deviner ce qui les ferait marrer. Ma seule satisfaction, c’est quand je faisais du bon boulot. Quand les gags étaient limpides et efficaces, le dialogues justes, les acteurs bons, et le dessin convenable.

Pourquoi un tel pseudo ?

On m’appelait Bardeu à Moto Journal. Du coup j’ai commencé à signer mes dessins Bar2. Avec un 2 donc, parce que je baignais alors dans le monde de la course, et que sur mon casque, ce 2 avait plus de gueule, je trouvais. Mais c’était bête et je regrette aujourd’hui d’avoir utilisé un tel pseudo.

Comment se résume votre vie aujourd’hui ? Qu’aimeriez-vous y rajouter ?

Rajouter à ma vie ? Une blonde encore jeune et à forte poitrine, qui trouve merveilleux tout ce que je fais et dis, et qui partage ma passion pour le whisky irlandais. ( Rires )

Propos recueillis par Jean-Sébastien Chabannes
http://pabd.free.fr/ACTUABD.HTM

(par Jean-Sébastien CHABANNES)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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38 Messages :
  • belle interview merci !

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    • Répondu par Chouchou le 5 janvier 2019 à  15:10 :

      " La mauvaise foi est aux pilotes ce que la stupidité est aux vaniteux : un élément indispensable à leur bon fonctionnement."
      Ne dirait-on pas du Audiard ?
      J’imagine ces mots dans la bouche de Gabin, après une enième tournée dans Un singe en hiver...

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  • Franquin, quel talent !

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    • Répondu par kyle william le 14 novembre 2017 à  12:39 :

      Je ne pensais pas en lisant une interview (touchante) du dessinateur de Joe Bar Team tomber sur un hommage mérité à deux aussi grands artistes que Victor de la Fuente et Jordi Bernet. Dans notre métier, nous sommes parfois un brin aveuglés par la brillance de la tradition franco-belge. C’est bien de se rappeler qu’il y a eu aussi une école espagnole, italienne, argentine, disons plus largement "latine" constituée d’immenses dessinateurs.

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      • Répondu par JSC le 14 novembre 2017 à  15:58 :

        J’ai aimé également.

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      • Répondu le 14 novembre 2017 à  18:47 :

        Quand bien même. L’influence de Franquin période 70 est plus qu’évidente, non ?

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        • Répondu par kyle william le 15 novembre 2017 à  09:30 :

          Dans l’interview, il la revendique totalement.

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          • Répondu le 15 novembre 2017 à  16:39 :

            Il cite des tas de références mais la seule qui saute vraiment à la figure c’est… Franquin. Incontournablement. Quand je vois ses dessin, je me dis "Franquin" mais quand je vois les dessins de Franquin, je ne pense pas à Christian Debarre. Donc, quel talent, Franquin !

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            • Répondu par JSC le 15 novembre 2017 à  17:38 :

              Ce n’est pas très gentil pour Christian Debarre ça... Il nous a offert de beaux dessins soignés avec son JBT. C’est une preuve de respect vis-à-vis de ses lecteurs...

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              • Répondu le 15 novembre 2017 à  22:21 :

                Ce qui serait vraiment intéressant, ce serait que Christian Debarre dessine comme Christian Debarre et pas comme Franquin.

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            • Répondu par kyle william le 15 novembre 2017 à  23:36 :

              Il ne cite pas des "tas de références", il répond à une question sur les autres dessinateurs qu’il aime. Tout le monde a bien compris qu’il était un disciple de Franquin.

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              • Répondu par Bar2 le 16 novembre 2017 à  10:10 :

                Ah ! « dessiner comme Franquin »… !
                Même dans mes rêves les plus fous… !
                En tout cas, merci, c’est très flatteur pour le misérable tâcheron que je fus. Beaucoup moins pour ce titan, ce génie interplanétaire qu’était André Franquin.
                B2

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                • Répondu par Eric B. le 16 novembre 2017 à  19:51 :

                  C’est dommage M. Bar2 de vous rabaisser ainsi. Vous n’avez pas à rougir de la qualité de votre dessin, ni de vos deux albums qui sont très appréciés !!!

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                  • Répondu par Bar2 le 17 novembre 2017 à  21:05 :

                     :) Merci cher Eric

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                    • Répondu par Hervé le 28 décembre 2017 à  16:10 :

                      Bar2 c’est de la vraie bandes dessinée que j’aime avec un auteur qui sait vraiment dessiner et raconter des bonnes histoires ! Le meilleur du style de Franquin graphiquement, qui aurait encore évolué ! C’est dire si la barre est haute...Tout est si soigné ! J’ai à ma grande honte d’ailleurs longtemps pensé qu’il s’agissait d’un pseudo de Franquin. Chaque élément de la vie, les objets, de tout les jours les ont été observés, étudiés , ingurgités pour ressortir sous un style personnel attachant. Les arrières plans sont fabuleux à décortiquer, les expressions des personnages sont parfaites, les motos toujours documentées et l’immersion fabuleuse...Les encrages, les crayonnés sont somptueux. Pour les histoires, j’ai bien plus rigolé (et me marre encore !!) dans les gags de Bar2 que ceux de Franquin et pourtant je ne suis pas motard. C’est un grand plaisir de relire régulièrement ces albums. Bar2 et Joe Bar Team font partis depuis bien longtemps de mon panthéon de la BD avec Franquin, GIR, Marini, Uderzo, Hermann, Roba..

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                      • Répondu par JSC le 3 janvier 2018 à  22:11 :

                        Merci Hervé : L’auteur a lu et apprécié...

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                • Répondu par Nicolas Anspach le 12 janvier 2018 à  16:19 :

                  Il me semble me souvenir d’une interview de Franquin où il adoubait BAR2. Il appréciait son style et sa minutie à la fois proches et éloignés de lui.

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                • Répondu par deflandre le 13 avril 2018 à  00:44 :

                  Mr debarre, j’aurais une faveur a vous demandez comment pourrais-je vous contactez ?

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  • Jamais lu cette série mais j’ai beaucoup aimé cette interview. J’adore cette phrase qui m’a fait rigoler : "Mais quoi qu’il en soit, mes gags ne m’ont jamais fait rire."

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    • Répondu par JSC le 24 février 2018 à  21:53 :

      Merci Hélène.

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      • Répondu par Daniel le 12 octobre 2018 à  15:12 :

        Puis-je te dire, cher Christian, que seul les géants comme toi ont toujours le sentiment de l’imposteur. Pour être un fan fini de beaucoup d’auteurs que tu vénère, je me permet de te situé dans le panthéon de ces derniers et crois moi, pas comme imposteur. Oui, on vois dans tes dessins ton influence, par contre, on y vois aussi la différence, ta différence. Des albums de JBT, mes préféré se sont ceux que tu as dessiner, et de loin a part cela. D’avoir lu que tu abandonne le dessin me cause un peine énorme mais je te souhaite quand même que tu soit heureux maintenant.

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        • Répondu par Bar2 le 13 octobre 2018 à  16:57 :

          Jean-Sébastien Chabannes, l’un des talentueux animateurs de ce site, l’homme qui réalise les interviews, m’a conseillé de revenir jeter un œil à ce forum, pour prendre connaissance des derniers messages qui me sont adressés. Je viens de le faire. Un grand merci à ceux qui me font l’honneur d’apprécier mon travail, et plus particulièrement à Hervé et à Daniel, dont les compliments, bien que très exagérés, me vont droit au cœur. J’en suis bouffi d’orgueil. Tout môme, quand j’ai commencé le dessin, et que je disséquais avec émerveillement, avidité, celui des titans de la BD, je n’aurais jamais imaginé qu’un jour, quelqu’un, même fou, même ivre mort, même mal voyant, me situe à côté de ces cadors au panthéon des génies du genre. Même si, hélas, je n’en suis pas digne, c’est néanmoins une immense satisfaction, pour le gamin qui vit encore au fond de moi, de lire ces choses. Il aura au moins réussi ça, ce merdaillon qui s’échinait à lutter contre son manque d’habileté chronique, sa maladresse congénitale, et la lenteur de son petit cerveau. Alors, rien que pour lui, en souvenir de lui, je renouvelles mes profonds remerciements à Hervé et à Daniel (dont les mots m’ont vraiment touché), ainsi qu’à tous ceux, dans ce forum, qui m’ont manifesté leur considération. Et, à ceux qui me reprochent d’avoir pomper Franquin, je dirai deux choses : un, ils ont raison, ça ne se fait pas, c’est mal, lâche et facile de piquer le style d’un autre, très peu noble en tout cas ; deux : dans ma grande lâcheté, vous m’accorderez quand même, je pense, que je n’ai pas choisi le plus facile à pomper !
          Amitiés
          Bar2

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          • Répondu par gauthier le 13 août 2019 à  04:47 :

            Bonjour,
            nous venons de faire le tour de l’Irlande en moto pendant un mois, ce temps nous a permis d’aller dans des coins surprenants dont celui des courses sur route, je ne savais pas qu’il y en avait autant dans ce beau pays !
            mais le plus surprenant fut la découverte du musée de la moto de Ballymoney et surtout du Joey’s bar !
            y a t il une filiation entre toi et Joey Dunlop ?
            Thierry

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            • Répondu par B2 le 15 août 2019 à  11:10 :

              Salut Thierry,
              Oui, vu le contexte, c’est vrai que ça peu paraître troublant. Mais, non, aucun rapport. Ni entre le nom de ce café et ma BD, ni entre le palmarès (et l’intrépidité !) du regretté Joey Dunlop et le mien. Cela dit, il existe de nombreux cafés qui portent le nom "Joe bar".
              Je signale au passage que "Joe" se prononce "Djo", pas Joé. Je dis ça parce que de nombreux lecteurs avec lesquels j’ai discuté prononçaient "Joé" bar. Or, quand on prononce Joe de cette façon, mon jeu de mots (minable) : Joe Bar = jobard (au choix : fou ; baltringue ; fanfaron ; et qui, en verlan, a donné "barjo") tombe à l’eau. J’aurais mieux fait de l’orthographier "Jo" tout simplement.
              Vous savez tout ! :)
              Amitiés
              Bar2

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              • Répondu par thierry le 16 août 2019 à  19:07 :

                Merci de votre réponse !
                vu le contexte de ce bar et même s’il n’y a pas de filiation, nous avons ressenti l’ambiance de vos super BD surtout que lors de notre passage il y avait le grand prix d’ulster !
                si vous n’y êtes pas allé je peux vous transmettre une petite vidéo si vous me donnez une adresse mail sinon allez à Ballymoney cela vaut le coup !

                Répondre à ce message

  • bonjour Christian (si vous permettez que je m’adresse à vous ainsi).

    j’ai découvert vos dessins dans la revue plein pot, je me souviens avec encore les larmes aux yeux (à cause des fou-rires) d’un moustachu casqué qui apprenait à trajecter à un pauvre pilote de la coupe kawa.

    étrangement, alors que "j’en voulais" un peu à Paul Seron d’avoir copié le style de Franquin, votre dessin très inspiré ne m’a jamais dérangé, au contraire. la justesse, le placement, la qualité du trait, du découpage, les expressions, ne vous placent pas dans la catégorie des copieurs, loin de là. ceux qui vous l’ont reproché ont tort, et ne méritent pas le droit d’exprimer une opinion à la légère. j’insiste car à la lecture de votre interview, on sent que ça vous a blessé, et c’est dommage.

    j’aurais bien aimé être pote avec vous, et enfiler quelques kilomètres en votre compagnie :)

    cordialement, Chris.

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    • Répondu par Frenchoïd le 22 janvier 2020 à  16:45 :

      « "j’en voulais" un peu à Paul Seron »
      Gageons que Pierre ne vous en aura pas tenu rigueur (à force il devait avoir pris l’habitude d’être réduit à ça)...

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  • Je decouvre cet article, un poil à la bourre c’est vrai...Juste pour dire à notre auteur, s’il a encore l’occasion de lire ces lignes, que jai’ découvert la joyeuse bande du JBT quand j’avais la 20aine, et je n’en démords pas ... j’ai même racheté l’intégrale suite à un déménagement temporaire, les ayant laisse derriere moi. Aujourd’hui, c’est mon fils de 12 ans qui me balance les répliques à chaque coin de rue....merci Bar2 !!!
    Raoul

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    • Répondu par blutch22 le 9 octobre 2020 à  17:11 :

      très à la bourre comme le dernier commentaire.

      Que de mots négatifs sur soi-même ... mince. Je ne suis pas un spécialiste du dessin, je suis incapable de décrire ce que j’aime ... j’aime la BD et rire.
      J’avais 20 ans, un copain qui faisait aussi de la moto depuis 2 ans me tend l’album sous la table au début d’un cours ... je l’ouvre.

      Il m’a fallu 30 minutes pour lire 4 pages tellement je pleurais de rire ... J’y repense souvent ... je pouffais tellement, j’ai du arrêter de lire pour quand même suivre la fin du cours.
      Je dis l’idée, ben il fallait l’avoir, l’exploiter comme il faut (c’était réussi à 200%) et je m’en fou de savoir à qui le dessin ressemble. TOUT ETAIT PARFAIS, PARFAITEMENT FINI et chaque fois que j’ouvre ce 1er album j’ai 20 ans.

      Merci Monsieur (et de grâce ne critiquez plus votre oeuvre).

      PA de Suisse

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      • Répondu par canva josé le 12 mai 2021 à  13:55 :

        Bonjour à tous,
        Christian Debarre a rempli une partie de ma vie d’adolescent et de jeune adulte.
        Je suis né en 1959, pas très doué pour les études mais assez bon en dessin, musique et sport, mes parents m’ont dirigé vers une école de dessin à Paris.
        J’ai passé les concours de Corvisart, Elisa Lemonnier et Rue Madame Paris 6ème.
        J’ai réussi Rue Madame et donc me voici à la rentrée septembre 1975 avec donc Christian Debarre dans ma classe.
        Anecdote : premier cours avec Monsieur Mathieu, professeur de décoration, celui-ci nous demande de dessiner un rêve, et, Christian était à ma droite, nous avions de grands plateaux posés sur des tréteaux afin de modifier la classe selon les cours, dessin à vue, nus...
        Je le vois dessiner une BD avec pour acteur un type dormant dans son lit et une bulle au dessus de sa tête, celui-ci rêvait être une boule de billard effrayée qui allait être frappée par l’embout de la canne !
        Au bout de six cases le type se réveillait ...
        Cela est resté gravé depuis dans ma mémoire, j’ai découvert un artiste vraiment exceptionnel !
        Il doit se rappeler de ses "potes" de classe, nous étions près à faire les quatre coups...
        à suivre si ...

        Répondre à ce message

        • Répondu le 17 septembre 2021 à  05:59 :

          Aaaah Bar2, le JBT, par où commencé, moi qui suis intarissable sur mes deux passion, Moto depuis + de 20 ans & BD 128 séries/770 albums à la maison , Fan entre autre de Seron Walthéry Peyo Graton etc.
          Bref je ne trouve pas les mots pour exprimer mon adoration pour Bar2, j’ai même retrouvé une collec de vieux pleins pots, aussi marrant d’ailleurs.
          Le Joe bar team , je suis tombé dedans par hasard grâce à un pote à la sortie du Tome2, une claque , j’ai découvert ensuite le 1 re-claque et j’en suis jamais sortie. Les mobs les bécanes les potes tout ça...
          Y a toujours sur moi/avec moi du JBT, c’est quand même devenue une "petite" partie de moi !
          MERCI Mister BAR2 MERCI !!!
          J’aime bien Fane aussi ..

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          • Répondu par JSC le 17 septembre 2021 à  11:11 :

            Bonjour. Christian Debarre a été informé de votre message sympathique. Cordialement. JSC

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  • souvenir, souvenir !
    14 octobre 2021 18:03, par CANVA

    Il y a bien longtemps en ... 1977 j’étais élève "rue madame" et dans les premiers jours de cette nouvelle vie sur Paris, je me suis retrouvé dans le cours de monsieur Mathieu, professeur de décoration, assis à côté de qui, je vous le demande ? eh bien Christian Debarre et quel émerveillement de le voir dessiner. Je n’était pas mauvais mais lui, il était au dessus de la mêlée, un coup de crayon magique ...
    Je vous raconterai plus tard ce fameux cours qui est resté intact dans ma mémoire ...
    Pur bonheur !
    A bientôt !!!

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    • Répondu par JSC le 19 octobre 2021 à  07:07 :

      Bonjour. Je fais suivre à M. Christian Debarre pour l’informer.

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  • Je suis collectionneur de BD, et motard... Sur mes étagères trône fièrement l’intégral du JNT, j’attends toujours avec beaucoup d’impatience la sortie d’un nouvel album. Beaucoup d’auteurs réussissent à me tirer un rictus nerveux, mais 1 seul m’assure, au moins, un éclat de rire à chaque tome, j’ai nommé bien sûr, Monsieur Bar2. Respect, et grand merci pour tout ces bons moments passés en ta compagnie. ( Bruno 1000FZR 1992, qui évidemment pisse sur les Twins poussifs et les cylindres à trous qui puent !)

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  • Projet livre
    26 octobre 2022 11:27, par pacome

    Bonjour j’aimerais rentrer en contact avec Monsieur debarre cas effectivement j’ai un projet livres sur les motos
    Cordialement

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    • Répondu par Jean-Sébastien CHABANNES le 26 octobre 2022 à  17:33 :

      Message transféré à l’auteur avec votre email.

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