Comment ont débuté les premiers gags du "Joe Bar Team" ? Il y a eu une pré publication dans un magazine ?
Je travaillais à l’époque pour Moto Journal en tant que dessinateur de presse et essayeur (de motos) occasionnel. Dix ans plus tôt, en 1977 donc, j’avais fait mes débuts dans Plein Pot, un mensuel qui traitait de moto sous forme d’illustrations et de BD. J’y ai d’ailleurs croisé Christian Rossi et Brice Goebfert qui débutaient eux aussi. C’est là que j’ai fait mes gammes, pourrait-on dire. Et posé certaines bases à ce qui deviendrait plus tard le Joe Bar Team. En 1988 et 1989, une planche du « JBT », comme on dit, sortait chaque semaine dans Moto Journal, avant qu’un éditeur accepte de les réunir dans un album et de l’éditer.
Le premier album paru en 1990 par Vents d’Ouest a été un succès immédiat ?
Oui, je crois qu’on peut dire ça. Beaucoup aidé en cela par la prépublication dans Moto Journal. Mes planches avaient beaucoup de succès auprès des lecteurs.
Pourquoi votre style de dessin est-il si proche de celui de Franquin ?
Sans doute parce que tout môme, en découvrant Franquin, je suis tombé raide dingue de son style, de sa virtuosité. Je dessinais déjà beaucoup, mais à force de m’imprégner de ses dessins, de me nourrir de son style, c’est devenu pour moi comme une sorte d’automatisme de dessiner dans cette veine, avec cette manière de "sentir" les choses, les traits.
Le style Franquin mélangé avec l’univers de la moto, c’était un concept très innovant pour l’époque ?
Ce qui était surtout novateur, je pense, c’est de faire une BD ayant pour thème l’univers des motards (des trompe-la-mort plus précisément), et sans faire de concession au grand public, sans vouloir ratisser large. En s’adressant à un public averti, et adulte. Le seul qui avait osé faire ça avant moi, c’est Michel Angélini. Un type très talentueux dont les planches étaient épisodiquement publiées dans Moto Journal dans les années 1970. Lui, dans le genre, c’était un vrai pionnier. Je me suis d’ailleurs en partie inspiré de son travail.
Comment avez-vous appris à dessiner ?
En dessinant beaucoup quand j’étais gamin. En observant attentivement le travail de mes idoles, dessinateurs de BD pour la plupart, et ce dans tous les styles. Et en dessinant d’après nature, ce qui, je crois, est la meilleure école.
Vous avez un dessin très appliqué, très méticuleux, c’est très agréable !
Merci ! Mais souvent trop appliqué et trop méticuleux. Un bon dessinateur n’a pas besoin d’être aussi méticuleux, pinailleur. C’est souvent la preuve d’un manque de confiance en soi, d’un manque de technique, de virtuosité.
En BD, il existe aussi l’art de la planche...
La technique de narration, le découpage, les dialogues, les cadrages, les angles de vue... tout ça demande beaucoup de travail et de talent, si on veut que ce soit bien fait. Mais c’est quand même assez dérisoire, niveau boulot, à côté de ce qui concerne le dessin, si on veut qu’il soit parfait. Personnellement, je ne m’intéresse qu’au dessin. Et aussi à la peinture figurative. Je n’ai jamais été un pur fan de BD. Et si j’en lisais, gamin, ado, c’était presque uniquement pour me nourrir du style des grands dessinateurs. Je ne regarde que la virtuosité du dessin, la justesse du jeu des acteurs et la qualité des dialogues. Et l’intelligence que je perçois dans tout ça.
Le "Joe Bar team" est une série très adulte, malgré ce dessin très rond.
C’est un pari que j’ai tenté en effet : utiliser un style employé d’habitude pour les BD pour enfants, ou "grands enfants", mais en m’adressant aux adultes. Tout ça dans un univers assez "viril", et même subversif. D’ailleurs, au fond, c’est une BD très réaliste, derrière le style "gros nez" et les exagérations. En résumé : je trouvais amusant d’utiliser ce style de dessin classique et bon enfant dans le cadre d’une BD un brin "rock’n roll". A l’époque personne n’y croyait, à ce mélange de genres. Et je suis assez fier d’avoir prouvé à ceux-là qu’ils se trompaient, que j’avais eu raison de prendre cette voie.
L’humour du "Joe Bar team" pourrait se résumer comme le règne de la mauvaise foi ?
Pas se résumer à ça, non, je ne pense pas. Mais elle est un ingrédient capital de l’humour que j’ai essayé de développer dans cette BD. C’est ce qui lui donne son originalité, je crois. Mais je n’ai rien inventé. La mauvaise foi est aux pilotes ce que la stupidité est aux vaniteux : un élément indispensable à leur bon fonctionnement.
Qui sont vos fans ? Des motards, des amateurs de BD, les deux ?
Des amateurs de BD, il y en a sans doute, mais ils sont, je pense, une minorité. D’après ce que j’ai pu observer, mes albums plaisent surtout aux motards et, plus largement, aux amateurs de sports mécaniques.
Vous êtes pourtant très connu dans le milieu du 9e art, vous avez vendu beaucoup d’albums...
Je ne pense pas être si connu que ça... Mais il est vrai que mes albums se sont beaucoup vendus. Ce dont je suis assez fier, je l’avoue, même si j’ai pu observer qu’il n’y a pas de corrélation systématique entre les chiffres de vente et le talent des auteurs !
C’est assez incroyable de rencontrer autant de succès dès le premier livre. Est-ce parce que cela a touché le grand public ?
Incroyable, oui. Mais je ne crois pas que le JBT ait touché le grand public, comme vous dites. À part les fans purs et durs, peu de gens connaissent cette BD.
Vous êtes un adepte du beau dessin ? Mis à part Franquin, existe-t’il d’autres dessinateurs dont vous pourriez admirer le travail ?
Bien sûr ! Morris, Gir, Alexis, De La Fuente, Jodi Bernet en tête. Uderzo aussi bien sûr. Et tant d’autres dont j’admire aussi le dessin. Parmi lesquels Reiser, Goossens, Tarrin, Blain plus récemment… Conrad aussi est un sacré virtuose. Et Boucq, bien sûr. Bernet est un monstre. Et un mystère à pattes, je pense, pour tous les dessinateurs réalistes. Où va-t-il chercher cette perfection, cette évidence, et tout ça avec une facture incroyablement "enlevée", qui donne l’impression que tout ça est dessiné d’un jet, sans crayonnés sous l’encre ? Je vénère aussi Pétillon, à la fois pour la qualité et l’efficacité de ses dessins, ce style épuré, franc, hyper efficace qu’il a fini par trouver, et aussi, et peut-être surtout, pour son esprit, son intelligence, son humour de très haut vol. Je suis fan absolu de Pétillon. Je m’étonne d’ailleurs que les éditeurs à la recherche de scénaristes pour reprendre des monuments tels que Lucky Luke ou Astérix n’aient pas pensé à lui. Le seul, selon moi, qui puisse rivaliser avec Goscinny, et en plus incisif, subversif, c’est vraiment Pétillon. La seule chose que je pourrais éventuellement lui reprocher, à René, c’est qu’il ne peut pas me blairer. Ce qui prouve par ailleurs à quel point il est intelligent.
Ha ! De La Fuente n’est pas souvent cité en référence...
Haxtur de Victor De La Fuente m’a bien fait planer. Deux albums, un must ! Ce héros solitaire, ténébreux, qui erre dans un monde inconnu et hostile, sans savoir ce qu’il fait là, dans un total dénuement, qui lutte, en fait, contre la mort sans le savoir… Et la beauté, la solennité, la gravité même des dialogues… Une beauté, une noblesse tout ibérique en somme.
Mais si j’aime à ce point De La Fuente, c’est avant tout pour la qualité de son dessin, sa technique, son académisme hors norme. Et pour cet encrage si particulier, nerveux, presque agressif, qu’on ne retrouve chez aucun autre dessinateur réaliste de ma connaissance. En exagérant un peu, cette façon d’encrer a même quelque chose de "Franquinesque", période 1970’s. Je me souviens lors d’un salon BD à Barcelone, je dédicaçais au côté de Paul Gillon (un maître de la BD réaliste comme vous le savez). Des albums de De La Fuente traînaient dans le stand d’à côté. En les apercevant, j’ai dit à Gillon toute mon admiration pour ce dessinateur. Et j’ai cru faire une gaffe, parce que je réalisais en même temps que je n’avais pas complimenté Gillon pour ses BD à lui. Je pensais l’avoir offusqué en lui faisant étourdiment l’article sur De La Fuente. Eh bien, pas du tout ! Il s’est au contraire tourné vers moi avec un air à la fois étonné et beaucoup plus affable que jusqu’alors, et m’a dit : « Ah, De La Fuente ! Un Maître ! Quand Giraud et moi (ils étaient tous les deux les références absolues à l’époque en matière de dessin réaliste), quand Giraud et moi avons découvert ses dessins, on s’est dit : merde, on est morts ! ».
Vous avez dessiné les tomes 1 et 5 de la série. Que s’est-il passé pour qu’un autre dessinateur prenne le relais ?
En fait, j’ai passé le relais dès le tome 1. Je pensais avoir tout dit sur cet univers assez étriqué et je n’imaginais pas une seconde que le JBT puisse devenir une série. Mais sous la pression de l’éditeur, elle l’est devenue. Sous la plume d’autres auteurs. Pour ma part, je n’avais pas assez de passion pour ce métier très difficile, pas assez de technique non plus, pour l’exercer convenablement. Et puis j’avais tant d’autres choses à faire, qui, elles, me passionnaient vraiment.
Moins de planches dans le tome 5 mais des croquis préparatoires entre les histoires qui mettent bien en avant votre talent !
Merci pour le compliment ! Pendant le tome 5, j’ai calé quand je n’en étais encore qu’à la moitié. Mon dessin, même s’il était bien meilleur qu’à l’époque du tome 1, ne me satisfaisait pas. Je n’arrivais pas non plus à trouver de bons gags sur le thème des "champions de quartier" et je commençais à radoter. Mais j’avais quand même pondu une vingtaine de planches et c’eut été dommage de ne pas les publier. Voilà comment j’en suis arrivé à remplir le reste de l’album avec ces crayonnés. Certains lecteurs ont râlé, ont parlé d’escroquerie. Mais vous savez, si j’avais fait comme la plupart des dessinateurs actuels, dont les planches ne comportent que trois strips et non 4, et avec des grandes cases, mes 20 gags auraient presque suffi à remplir tout le bouquin. Et personne ne m’aurait traité d’escroc ou de fainéant. Et puis n’affirme-t-on pas que la BD est le 9e art ? Si c’est le cas, depuis quand l’art se vend au poids, à la quantité ?
Comment dessinez-vous ? Sur quel format ?
Je dessinais assez petit, une fois et demi plus grand que le format final. Ou pas loin de ça. Et j’encrais à la plume. J’avais pas mal utilisé le pinceau avant le JBT, c’est un outil très commode et au rendu très efficace. Mais pour le JBT, je voulais un truc acéré, nerveux, alors j’ai choisi la plume. Ce qui, sans doute, renforce encore la parenté avec le Franquin des 1970’s.
Le dessinateur Fane a un dessin moins travaillé que vous et un style plus éloigné de Franquin. Vous avez un avis ?
Oui, son dessin est plus personnel, moins influencé que le mien. C’est un dessinateur très instinctif, tout dans l’énergie. Il sens bien les attitudes, il a un grand sens du comique, et aussi de l’action. Et j’envie la désinvolture avec laquelle il dessine.
Y a-t’il une recette pour faire un bon gag ? Ou des éléments indispensable pour vous ?
J’aimerais qu’il y en ait une, de recette ! Et si elle existe, je ne l’ai jamais trouvée. C’est en tout cas ce que vous diront mes détracteurs.
Qui est le fameux Joe ? Est-ce que ce bar et les autres personnages ont existé également ?
Je n’ai aucune imagination. Tout ce que je sais faire (savais ! Peut-être !), c’est articuler un gag, trouver son "moteur", et les rouages pour qu’il fonctionne. Pour le reste, je n’ai fait que m’inspirer fortement de personnages et de situations que j’ai croisés dans ma vie. Joe existe, oui, si on veut. Disons qu’il est la synthèse de plusieurs personnes que j’ai connues. J’en parle d’ailleurs en détail dans Les Chroniques du Joe Bar. Le Joe Bar a existé aussi, mais sous le nom de Royal Bar. Mais ce genre de "bar à motards" était très rependu à l’époque. Le plus célèbre se situait à Alfortville, à l’est de Paris, car plusieurs de ceux qui le fréquentaient sont devenus des pilotes de renom.
Avez-vous mis en scène votre propre expérience ?
Pour une bonne part, oui. Et elle aura au moins eu ça de drôle.
Des exemples de gags qui ont été une vraie part de votre vie ?
Plus ou moins directement, et de façon plus ou moins exagérée : à peu près tous.
Des anecdotes alors ?
Bigre ! Il faudrait 100 pages pour les relater. Une autre fois ?
Les temps ont changé : les courses de moto ne sont plus possibles en ville ou sur les routes ?
Tout est toujours possible, dès lors qu’on se soucie peu de son intégrité et de celles de ses semblables. Et qu’on ne craint pas de rouler sans permis ni de croupir dans une cellule.
Faire vieillir les personnages principaux et les confronter à la jeune génération, révèle comme un air de nostalgie. D’une époque qui n’existerait plus...
Le fait est que cette époque est en grande partie révolue. Les motos ont changé, les motards aussi, les gens, la société… Et la liberté dont on jouissait dans les 1970’s n’est plus qu’un lointain souvenir. Mais ce n’est pas une idée à moi, de faire vieillir mes personnages. Pour des raisons que je peux comprendre, c’est Fane, le premier repreneur de la série, qui a pris cette initiative. Je pense aujourd’hui que c’était une erreur. Et lui aussi, je crois.
Vous ne dessinez-plus ? Vous avez tourné la page du 9e art ? Celle de la moto aussi peut-être ?
Dessiner ne me passionnait plus suffisamment pour avoir le courage de fournir les efforts nécessaires (et surhumains) pour m’améliorer, pour devenir un vrai bon dessinateur, atteindre le niveau que je souhaitais. Et je n’avais plus la patience de recommencer 20 fois. Je me suis reconverti dans l’écriture, qui est aujourd’hui ma seule passion. Je ne suis pas très doué dans cet exercice, mais je prends beaucoup de plaisir à ça. Je termine d’ailleurs l’écriture d’un recueil de contes pour enfants. De plus de 18 ans. Que je dois illustrer. Et rien que d’y penser, j’en ai une descente d’organes. Et s’agissant de la moto, j’ai arrêté aussi. Pour moi, rouler en moto signifiait liberté. Liberté de rouler à l’allure qui me convenait j’entends. Et passer sa vie à guetter les radars plutôt que se concentrer sur la trajectoire, ça gâche le plaisir. Et c’est dangereux. Et puis je suis devenu frileux avec l’âge. Et douillet.
Les fans rêveraient d’un nouvel album signé "Bar2". Vous vous en doutez ?
« Rêveraient », le mot est sans doute trop fort ! Mais je n’ignore pas que ça ferait plaisir à un certain nombre de personnes, ce qui me flatte. En fait, le seul qui en rêverait vraiment, de ce nouvel album, c’est moi. D’être capable de le faire. Mais je crains que ce soit pour une autre vie.
Pourtant il se vendrait bien...
Oui, j’en suis conscient. Mais la tâche est trop dure pour moi, sans compter que j’ai beaucoup perdu. La plume, pour pouvoir la manier à la façon de Franquin, demande un entraînement ardu, permanent. Je serais incapable de m’y recoller.
Étés-vous encore sollicité par les lecteurs, votre éditeur, des scénaristes ?
Henri Jenfèvre et Pat Perna, les auteurs du tome 7, travaillent en ce moment sur le tome 9. Et les seules sollicitations que je reçois de mon éditeur ont pour unique objet d’aider ces deux garçons à travailler le plus rapidement et le mieux possible. Pour être tout à fait franc, mon éditeur actuel a peu de considération pour moi et mon travail. Et carrément aucune pour cette série. On peut même dire qu’il l’édite en se bouchant le nez. Ce qui n’est presque pas un reproche que je lui fais, d’ailleurs. Quant aux lecteurs, non, je ne reçois plus de courrier depuis longtemps. Enfin, si ce n’est pour me demander d’utiliser un de mes dessins pour un site web, une association ou une manifestation liée à la moto.
Il existait de nombreux produits dérivés du "Joe Bar Team". Vous avez carrément créé votre propre entreprise ?
À une époque, le merchandising, oui, c’était de la folie. Et comme je l’avais pressenti, cette avalanche de dérivés a fini par lessiver l’image de marque de la série. Mais ce n’est pas moi qui produisais, ni qui commercialisais ces produits.
Relisez-vous parfois vos deux albums ? Quel est votre gag préféré ? Celui qui pourrait vous faire encore rire aujourd’hui ?
Il m’est arrivé de les relire. Parfois sans déplaisir, le plus souvent en rougissant devant la maladresse de beaucoup de mes dessins, certaines facilités, et la pauvreté de certains gags. Si je ne m’étais pas « gâté la main aux anis », comme disait Audiard dans la bouche de Gabin, je ferais ça beaucoup mieux aujourd’hui. Et certains gags seraient sans doute plus aboutis, plus drôles, plus efficaces, mieux écrits. Mais quoi qu’il en soit, mes gags ne m’ont jamais fait rire. Je ne suis d’ailleurs pas très sûr d’apprécier mon humour. J’ai toujours vu ça comme un travail, pas comme un amusement. Et j’essayais de me mettre dans la tête de mes futurs lecteurs, de deviner ce qui les ferait marrer. Ma seule satisfaction, c’est quand je faisais du bon boulot. Quand les gags étaient limpides et efficaces, le dialogues justes, les acteurs bons, et le dessin convenable.
Pourquoi un tel pseudo ?
On m’appelait Bardeu à Moto Journal. Du coup j’ai commencé à signer mes dessins Bar2. Avec un 2 donc, parce que je baignais alors dans le monde de la course, et que sur mon casque, ce 2 avait plus de gueule, je trouvais. Mais c’était bête et je regrette aujourd’hui d’avoir utilisé un tel pseudo.
Comment se résume votre vie aujourd’hui ? Qu’aimeriez-vous y rajouter ?
Rajouter à ma vie ? Une blonde encore jeune et à forte poitrine, qui trouve merveilleux tout ce que je fais et dis, et qui partage ma passion pour le whisky irlandais. ( Rires )
Propos recueillis par Jean-Sébastien Chabannes
http://pabd.free.fr/ACTUABD.HTM
(par Jean-Sébastien CHABANNES)
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