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Bienvenu Mbutu Mondondo : « Cette bande dessinée est raciste ».

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 31 août 2007                      Lien  
Alors que la justice suédoise vient de rejeter une plainte semblable, la Belgique reste suspendue à la décision du juge d’instruction Michel Claisse. Va-t-il instruire ou non le procès de Tintin accusé de racisme ? En attendant son verdict, nous avons rencontré le plaignant, M. Bienvenu Mbutu Mondondo pour qu’il nous donne l’exposé des motifs.

Depuis que cette affaire « Tintin au Congo » a éclaté, nous avions envie de connaître l’homme qui était derrière le « scandale ». Était-ce l’action d’un potache, d’un ennemi de Moulinsart ou celle d’un honnête homme ? Pour l’avoir rencontré (c’est nous qui l’avons sollicité), il nous a semblé que l’entretien que nous avons eu avec M. Bienvenu Mbutu Mondondo avait des accents de sincérité. Évidemment, on sentait l’homme content de son coup, un peu grisé par cette soudaine notoriété qui l’a surpris lui-même. Il n’a jamais essayé d’éluder les questions et s’est prêté assez longuement à l’interrogatoire.

Une fois celui-ci achevé, nous nous sommes levés pour faire quelques photos dans le square tout proche. Il s’est prêté au jeu de la pose avec l’album Tintin au Congo, un rituel que lui impose, comme nous et un peu niaisement, chaque journaliste qui a traité cette affaire. À ce
moment, un jeune homme, trente ans au plus, traverse la place. Il interpelle M. Mbutu-Mondondo avec un brin d’agressivité : « C’est vous qui avez porté plainte contre « Tintin au Congo ». Je trouve cela scandaleux. Pfff ! Un étudiant de 38 ans ! » Bienvenu Mbutu-Mondondo ne dit pas un mot, un peu surpris par la soudaineté et l’agressivité de l’attaque. Le jeune homme se tourne alors vers moi, voyant que j’accompagnais l’homme par qui le scandale arrive et me dit : « Vous, je ne sais pas ce que vous êtes, un journaliste sans doute. Je ne vous félicite pas ».

Dans les kiosques, le Télémoustique, le principal hebdomadaire de télévision francophone du pays, affiche en une un dessin du caricaturiste Kroll. Une parodie de Tintin montre un « roi nègre » lisant Tintin au Congo à l’envers. Manifestement mécontent, il s’exclame : « Ca y en a raciste ! ». En page 2, au-dessus d’un texte intitulé : « L’ascencion des censeurs », un autre dessin nous donne ce dialogue entre deux chasseurs congolais. Le premier crie : « - À mort… Tintin y en a être raciste. » Le second lui répond : « - Toi y en pas être un peu con ?... Entre nous. »

Nous avons alors compris à quel point « L’affaire Tintin au Congo » avait profondément affecté les Belges. En pleine crise politique (le pays est sans gouvernement depuis deux mois et demi), cette atteinte au mythe de la Belgique conquérante, unitaire et principalement francophone est ressentie comme un camouflet cinglant. Peut-être qu’après le jugement (le juge devrait se pencher sur le dossier en septembre), le soufflé va rapidement retomber. Il aura en tout cas marqué le centenaire de la naissance d’Hergé. Rencontre.

ACTUABD : Qui est êtes-vous ? D’aucun n’ont pas manqué d’ironiser sur le fait que vous êtes un étudiant de 39 ans…

Je suis Bienvenu Mbutu Mondondo. Je suis citoyen congolais. Je suis né le 10 août 1968. La polémique a éclaté juste au moment de mon anniversaire. Cela a été un beau cadeau. Je suis arrivé en Belgique en 1989, après avoir fini des études techniques au Zaïre [ancienne dénomination du Congo. NDLR] pour m’inscrire à l’École polytechnique. Mais des problèmes de visa m’ont empêché de m’inscrire à temps. J’ai du travailler, entre la Belgique et la France, ce qui fait que mon parcours scolaire a été morcelé. C’est pourquoi je suis toujours étudiant. Je suis aujourd’hui en première licence de science politique (avant-dernière année) section administration à l’Université Libre de Bruxelles.

On a l’impression que vous avez découvert Tintin au Congo récemment.

Non, j’ai toujours lu Tintin au Congo. Je l’avais lu au Congo. Le contexte est différent, ici. J’ai connu le racisme en venant en Europe. Je n’ai jamais connu le racisme au Congo. Si je n’avais pas eu le parcours professionnel que j’ai eu ici, un parcours qui n’est pas comme à l’école : dans l’entreprise, chacun donne des coups bas pour progresser. Il y a pour chacun des avantages et des désavantages en fonction de certains critères de race, de couleur de peau. Un simple exemple : Je travaillais dans une société japonaise à Bruxelles. Il y avait un poste à pourvoir. Je suis déjà dans l’entreprise. Je demande à passer le test pour accéder à ce poste qui est libre. On me le refuse et on prend des personnes qui viennent de l’extérieur de l’entreprise. Coïncidence : au poste où nous travaillions, il n’y avait que des étrangers. Ce poste qui correspondait bien à mon profil, je ne pouvais pas l’obtenir. Cela cache quoi, au fond ? Le fait que le racisme, ce n’est pas quelque chose qui se dit, mais quelque chose qui se vit au quotidien.

Bienvenu Mbutu Mondondo : « Cette bande dessinée est raciste ».
"Tintin au Congo" par Hergé, page 20. Les Noirs y sont montrés comme des fainéants. "C’est raciste" affirme M. Bienvenu Mbutu Mondondo
(c) Casterman/ Moulinsart.

Quel est le rapport avec Tintin au Congo ?

Le lien avec Tintin au Congo, ce n’est pas nécessairement un ras-le-bol. Quand j’étais au Congo, toute personne de race blanche, qu’elle soit américaine, néo-zélandaise ou française, est un Belge. Au Congo, on ne connaît que la Belgique. De la même manière, les seules émissions de télé qui parlent du Congo en Europe ne sont diffusées qu’en Belgique. Mais la façon dont se sont déroulés certains évènements ces derniers mois, cela a soulevé, je pense, une colère, une rage auprès de beaucoup de Congolais.

Quels évènements ?

Cette dernière année au Congo a eu lieu un évènement historique : c’était la première fois qu’il y avait des élections libres au Congo après 46 ans. Mais la façon dont ça s’est passé et la manière avec laquelle elle nous a été imposée ont bien montré le lien direct avec l’ancien pays colonisateur. Quand il y a eu le procès contre Tintin au Congo en Angleterre, nous avons compris qu’il y avait un lien entre la façon dont les hommes politiques belges se sont impliqués dans cette élection et ce qui est écrit dans cette bande dessinée.

Vous dites « nous ». Vous êtes plusieurs à mener cette action ?

Contrairement à ce que dit la presse et certaines personnes en Belgique, tout le monde est à 100% derrière moi. Peut-être ai-je dit tout haut ce que d’autres pensaient tout bas.

Pourquoi est-ce vous, et pas des officiels congolais qui portent plainte ?

Je trouve justement curieux que tous les journalistes du monde m’appellent et pas les officiels congolais.

Pour quelle raison, pensez-vous ?

Je n’en sais rien. Je ne sais pas ce qui les empêche de se renseigner. Je suis un citoyen congolais. Ils ont mon numéro de téléphone à l’ambassade. Ils pourraient m’appeler pour voir s’ils pourraient m’encadrer ou me dire si j’ai dépassé les limites. Mais il n’y a aucune démarche de leur part. Silence total.

On a compris que vous avez une bonne connaissance du droit. Pensez-vous sérieusement que vous allez obtenir gain de cause ?

Ce n’est pas ici un procès populaire qui intéresse M. Tout le monde. Je porte plainte car je sens qu’il y a une atteinte à mon image. Tout a changé depuis la décision de l’Angleterre. S’il n’y avait pas eu cette décision de la Commission pour l’égalité des races, nous n’aurions jamais cru que l’on puisse nous croire, surtout que nous sommes ici en Belgique. Quand il y a eu cette affaire en Angleterre, je suis allé acheter Tintin au Congo que j’avais lu quand j’étais jeune. J’ai gardé le ticket : c’était le 20 juillet à 20h30 [il me montre le ticket.]. Je me demandais : où est le problème dans cet album ? En le lisant, je me suis dit : effectivement, ils ont raison. Il y a des passages, des dessins, des représentations, une dimension qui est donnée à certaines images qui sont vraiment inacceptables.

Pourtant, étant enfant, vous l’aviez acceptée.

Étant jeune, oui, mais au Congo. Je ne l’avais plus lue depuis. Mais maintenant, avec cette vision, avec toute cette violence, avec du recul et avec de l’âge aussi, on se dit qu’effectivement, cette bande dessinée est raciste. Quand je croise une personne dans la rue, je ne sais pas si elle est raciste ou non. C’est quand il arrive un différend entre nous que je peux m’apercevoir que le problème vient de la couleur de ma peau.

L’argument que l’on avance le plus souvent dans la polémique, c’est d’abord l’ancienneté du document, une œuvre produite entre 1930 et 1931, toujours réimprimée depuis. Peut-on valablement juger un album que tout Belge lit dans son enfance depuis 77 ans ? Vous ne demandez pas de mettre un avertissement qui contextualiserait le propos, vous demandez une interdiction.

Carrément. Je pense que la bande dessinée est un monde réel pour les enfants. Qu’un enfant lise Tintin au Congo ou Harry Potter, il n’y a pas de référence à un contexte.

Mais à ce moment-là, vous auriez pu demander une interdiction aux enfants et pas une interdiction totale.

Un livre, ce n’est pas la même chose qu’un paquet de cigarettes que l’on peut interdire à un mineur. Une bande dessinée, le papa va l’acheter pour l’enfant. Tant mieux ou tant pis pour les albums qui sont déjà écoulés. Je veux qu’à partir d’aujourd’hui, on en arrête la vente. Qu’on ne continue plus à imprimer ces bandes dessinées qui représentent une réalité.

Tintin est une œuvre de fiction.

Il reprend dans son comportement et dans son attitude une réalité qui existe encore aujourd’hui. C’est un documentaire, et un documentaire d’actualité ! Dès les premières pages, le chien Milou doit être traité par un vétérinaire. Dans une case, la porte s’ouvre et l’on voit une scie et une main noire. Quand le noir entre, Milou dit : «  Jamais, plutôt mourir ! » Or, quelles sont les explications que donne Milou ? « Ce n’est pas que j’ai eu peur. Seulement je… Il… Tu comprends ». On voit bien dans cet exemple que ce n’est pas la scie, c’est le noir qui est en cause.

"Tintin au Congo" par Hergé, page 3 & 4. M. Bienvenu Mbutu Mondondo : "On voit bien dans cet exemple que ce n’est pas la scie, c’est le noir qui est en cause"
(c) Editions Casterman/ Moulinsart.

C’est une interprétation que l’enfant n’a pas forcément.

Oui, mais je me place dans la situation du lecteur congolais. Un Belge de souche qui lira cette bande dessinée se dira : «  Ah, mais, c’était comme cela à l’époque ». Mais moi, citoyen congolais, comment je dois réagir à cela ? Moi, je ne veux pas que l’on me perçoive de cette façon-là. Or, cet album est en vente libre ! J’ai beau être choqué, humilié, l’album se vendrait quand même. Et on voudrait que je n’en demande pas l’interdiction ?

Si l’on doit réellement lire de la même façon les grands classiques de la littérature, on devrait interdire un grand nombre d’œuvres dans lesquelles la vision du « sauvage » est stéréotypée, de Robinson Crusoë au Dernier des Mohicans… Si vous gagnez, on devrait interdire des centaines d’œuvres, y compris les westerns qui montrent les Indiens sous un mauvais jour.

La différence, ici, c’est que Tintin est un personnage belge. La référence qui est faite ici est celle du Congo. Plusieurs éléments qui apparaissent dans cet album sont des non-dits dont on n’a jamais parlé, que l’on n’a jamais démystifiés. Je n’ai entendu parler de la colonisation que lorsque nous étions en Belgique. Au Congo, on ne parle pas de la décolonisation.

Si on ne parle pas de la décolonisation aux jeunes Congolais, alors que cela fait partie de leur histoire, le problème est peut-être alors du côté des Congolais…

Personnellement, j’ai hérité d’une éducation où l’on ne m’a pas transmis cela. Tu arrives ici, en Belgique, tu les vois comme cela, en public. Pour moi, cela fait mal.

Vous qui connaissez le droit, vous pensez que dans le droit belge il y a des éléments concrets qui vous permettraient d’obtenir gain de cause ?

Bien sûr, la loi du 30 juillet 1981 qui prohibe les propos racistes ou les atteintes portées à une frange de la population, on se réfère à l’article 444 du Code pénal. Cet article concerne l’atteinte à l’honneur des personnes. Cet album est diffamatoire, d’autant plus qu’il n’y a pas de bande dessinée aussi célèbre que Tintin au Congo. Même à Kinshasa, on vend des sculptures représentant Tintin. C’est entré dans notre culture. Si l’on fait le lien avec l’article 448 qui englobe tout cela, on peut faire interdire cette bande dessinée.

Dans Télémoustique cette semaine, on fustige le « politiquement correct », on considère que votre plainte est une atteinte directe à la liberté d’expression. Qu’en dites-vous ?

Je dis à ces gens-là de ne pas faire l’amalgame entre le débat sur les caricatures et la liberté d’expression, la liberté de la presse.

Justement, le procès des Islamistes contre Charlie Hebdo a donné gain de cause au journal satirique contre les plaignants.

Ici, nous ne sommes pas dans le cadre de caricatures, mais d’une bande dessinée qui véhicule une certaine image auprès de jeunes. Or, ils ne comprendraient pas. Imaginez que l’on donne cette BD à un enfant congolais… D’après vous, quel sera son commentaire ?

M. Bienvenu Mbutu Mondondo
Photo : D. Pasamonik

La repentance doit-elle être sans fin ? Le Vif/L’Express titrait, la semaine dernière : « Tintin doit –il demander pardon ? » Les Romains doivent-ils demander pardon aux Gaulois ? Tout cela a-t-il du sens ?

En 1995, cette même loi du 30 juillet 1981 a été modifiée. Une sanction est prévue à l’encontre de toute personne qui minimiserait l’holocauste. Ce qui s’est passé en Allemagne, c’était en 1940-45. Soixante ans après, toute personne convaincue de négationnisme doit être sanctionnée. La colonisation commence dans les années 1885 jusqu’en 1960. La colonisation, c’était 20 millions de morts. Il y a des écrits, il y a des preuves qui sont là. S’il y avait une loi contre ceux qui minimiseraient la colonisation, la bande dessinée sauterait d’office. C’est pourquoi nous faisons des débats sans fin. Je demande aujourd’hui que les officiels belges annoncent qu’ils ne reviendront plus sur la colonisation et fassent une loi contre toute personne qui ferait du négationnisme sur ce qui s’est passé entre 1885 et 1960. Le débat sera fini et cette bande dessinée sera dans oubliettes. Pour s’instruire, il faudra aller dans les bibliothèques.

Mais est-ce que, au contraire, vous n’êtes pas en train d’enlever là le meilleur outil pédagogique possible pour expliquer ce qu’est la colonisation ?

Alors là, on est peut-être passé à côté de quelque chose. Car si c’est comme cela que l’on doit parler de la colonisation, avec un tel album et de tels clichés, on se tromperait dans l’enseignement que l’on doit donner. S’il faut parler de la colonisation, la première chose à faire est de l’insérer dans le cursus scolaire. Dans ce cas, ce sera beaucoup facile pour eux, en lisant Tintin au Congo de se dire : « ça, c’est faux ».

La colonisation n’est pas au programme, en Belgique ?

Non, c’est un sujet tabou, cela n’existe pas. En France, on a voté une loi sur l’esclavagisme et la colonisation, pas en Belgique. C’est pour cela qu’il y a toute cette frustration. Si l’on en parle pas, dans trente ou quarante ans, un autre Bienvenu reposera la question.

La bande dessinée a déjà répondu à cette question. Il existe un bon nombre de bandes dessinées qui dénoncent la colonisation. Dans Les Passagers du vent de Bourgeon ou Deogratias de Stassen, par exemple. Elles ont eu un grand succès.

Ces bandes dessinées ont été faites après la colonisation. Elles ont un regard critique. Tintin au Congo n‘est pas critique. Elle est au contraire l’affirmation des préjugés de cette époque.

Est-ce que l’interdiction est la bonne réponse ?

Puisqu’il n’y a pas d’autre solution, il faut l’annuler.

Comment avez-vous vécu la réaction à votre plainte ? C’est devenu une affaire mondiale ! Vous avez été le feuilleton de l’été.

(Rires) Cela m’a étonné. Ma démarche était personnelle. Je pensais qu’elle allait rester entre les mains de la justice.

Ce n’est pas un coup publicitaire, pour vous mettre en avant ?

Je ne pense pas. Moi-même, je suis étonné. Je n’ai téléphoné et laissé mon numéro de téléphone à personne. J’ai déposé la plainte le 24 juillet, en plein été. J’ai reçu la réponse du procureur le 1er août et toute la polémique est arrivée le 8 août, avec quelques jours de décalage. J’apprends par la presse que le juge d’instruction s’appelle M. Michel Claise, qu’il est en vacances, qu’il reviendra au mois de septembre. Moi-même, je n’étais pas au courant.

Nous sommes surpris par la violence de cette réaction. Dans Télémoustique cette semaine, la couverture de Kroll est virulente.

J’attends que le juge se prononce. Je suis touché. Je me sens concerné. Il y a trois types de réaction dans la presse. En Belgique, il y a la presse du nord, flamande. En général, elle essaie de ressentir ce que je pensais. Dans le sud francophone, on a un peu déformé. On a cherché à me faire dire des choses que je ne disais pas. J’ai été un peu surpris. La presse étrangère est restée neutre. Ce qui m’intéresse pour l’instant, ce n’est pas la presse. Cela prendra peut-être six mois mais, un jour ou l’autre, la justice finira par conclure. Ce n’est pas la presse qui va influencer les juges.

Dans les pays anglo-saxons, cette campagne est concomitante avec l’annonce de l’adaptation de Tintin par Spielberg au cinéma. On a l’impression que tout cela est un peu téléguidé, qu’il y a un coup bas fait à Spielberg ou aux ayant-droits d’Hergé. Le timing fait penser à cela. Quel est votre sentiment ?

Je ne pensais pas qu’on en arriverait à ça. Si d’autres profitent de ma plainte pour régler leurs comptes, moi cela ne me concerne pas.

Que se passera-t-il si le juge considère que l’album ne doit pas être interdit ? Vous irez plus loin ?

Je vais utiliser toutes les voies de recours qui s’offrent à moi. J’irai en recours auprès de la chambre d’accusation, jusqu’en cassation, s’il le faut. Nous sommes dans un pays démocratique. J’attends qu’ils me convainquent que cette bande dessinée n’est pas raciste. J’irai, si les voies me le permettent, jusqu’à la cour de Strasbourg, car la convention européenne des Droits de l’Homme a également prévu des dispositions contre le racisme. J’irai jusqu’où je pourrai aller.

Ces procédures coûtent de l’argent. Il y a des gens derrière vous pour financer cela ?

Pour porter plainte, vous versez une caution de 125€. Si je gagne le procès, je récupère cet argent. Pour faire taire toute polémique, je n’ai réclamé qu’un euro de dommage et intérêt. Je suis confiant, je vais aller jusqu’au bout. Je regarde Tintin au Congo en tant que victime. Je veux que l’on m’enlève cela. Si je perds, je m’en remettrai à la décision de la justice. Et la vie continuera !

Propos recueillis par Didier Pasamonik, le 27 août 2007

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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20 Messages :
  • quand j’entends les arguments qui consistent à dire qu’il faut replacer l oeuvre d hergé dans son contexte (comme pour ne pas affronter ses responsabilitées) je trouve ça horrible... alors le bon vieux français sous l’occupation qui vendait "un juif" ou "un coco" ne serait donc pas si responsable que cela ? le pauvre, les choses etaient comme çela...il fallait faire avec...c’était l’époque qui voulait qu’on collabore avec l’occupant nazi...c’est choquant.
    autant j aime tintin autant j ai toujours vomi sur tintin au congo et le procés qui a lieux aujourd hui est plus que légitime.

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    • Répondu par LO le 2 septembre 2007 à  20:38 :

      Attention aux amalgames imbéciles ! A ce que je sache, et bien qu’il ne me soit pas sympathique, Hergé ne s’est pas rendu coupable de matraitance vis à vis de qui que ce soit, ni même de dénonciation. Il représentait tout à fait l’air du temps et là, on voit bien dans quels travers les sociétés belges et occidentales s’étaient engluées. Donc oui, il faut à tout prix et clairement contextualiser Tintin au Congo

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      • Répondu par CB le 3 septembre 2007 à  09:18 :

        Oui, Tintin au Congo est un ouvrage raciste, sans conteste.
        Mais je ne suis pas sûr que l’on ait besoin de Monsieur Bienvenu Mbutu Mondondo pour s’en rendre compte.
        Et pourquoi ce Monsieur n’attaque t-il pas aussi certains livres de Jules Verne, de Conan Doyle, le Tarzan d’Edgar Rice Burroughs, livre et films d’ailleurs, etc. et tout ouvrage montrant un colonialisme impérialiste.

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        • Répondu par koko le 3 septembre 2007 à  15:43 :

          Reponse à CB
          Je ne sais pas quelles sont les intention de ce monsieur.Mais ghandi s’est battu pour son peuple,Mandela de même,Martin L.King...
          Que celui qui se sent frustrer n’a qu’à se battre pour ces droits et son avenir.

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      • Répondu par koko le 3 septembre 2007 à  15:36 :

        Reponse à Lo
        mein kampf est interdit à la vente pour ne pas contaminer les esprits faibles .

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        • Répondu par LO le 3 septembre 2007 à  23:46 :

          Mais mon cher Koko, Hergé n’est pas Hitler non plus. Votre amalgame est soit maladroit, soit malhonnête...

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        • Répondu par Psiko le 5 septembre 2007 à  16:35 :

          Remettons nous dans le contexte pendant lequel cet album a été écrit et dessiné, dans les années 30 ce n’était pas du racisme que d’évoquer tout ce qu’hergé a fait, et encore il y a eu une version modifiée la première édition a déja été modifiée !

          Pendant des années Des générations de gosses ont lu Tintin au Congo et avec un minimum de recul et d’éducation on s’apperçoit que Hergé n’a fait que retranscrire la mentalité de l’époque. C’est sur cet album est connoté mais arrêtons de se focaliser sur Tintin et luttons contre le racisme aujourd’hui !

          ça m’enerve ce faux débat !

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      • Répondu par l’enragé le 3 septembre 2007 à  18:16 :

        il y a ceux qui torturent, les militaires (c est un aspect de leur job...) et il y a ceux qui vehiculent des idées de suprematie de dominations, les journalistes,ecrivain,bdistes etc... visiblement hergé vehiculait les idées de hierarchie infectes de son temps..il ne frappe pas lui, mais apporte une legitimité à ceux qui le font...et le pire,il le fait avec humour !!
        et je suis deolé mon cher LO dans la belgique colonialiste, il y a eux des gens progressistes qui echappaient au contexte...et qui militaient ...tu n en aurais peut etre pas fait parti ?

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        • Répondu par LO le 4 septembre 2007 à  09:16 :

          Aïe, la Bomba !
          Je signale à L’enragé qu’il a sous les yeux un Tintin au Congo qui est un témoignage de l’esprit colonnialiste peu reluisant de l’époque (en Belgique, comme en France ou en Grande Bretagne soit dit en passant) et une reprise actuelle quasi conforme de cet esprit. Je parle bien sûr de la couverture tout à fait raciste et attaquable de Télé-Moustique, pourtant il préfère s’acharner sur le cadavre d’Hergé.
          L’enragé, si vous êtes Belge allez-donc attaquer Télé Moustique en justice, ça vaudrait vraiment le coup.

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          • Répondu par l’enragé le 4 septembre 2007 à  16:32 :

            vous avez raison LO, il faut aussi insister sur cette stupide, dégoutante et bien vivante couverture de télémoustique.

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            • Répondu par Jean-Marc le 7 novembre 2007 à  22:46 :

              On dit que quelqu’un de raciste est quelqu’un qui se trompe de colère. Est-ce que Monsieur Mbutu ne se trompe pas de colère lui aussi ?
              Jean-Marc.

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              • Répondu par Yovo le 17 mai 2010 à  15:50 :

                Il dit que tout le monde le suit mais il est bien seul sur la photo....

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  • Pas de racisme au congo ?? alors qu’ils ne peuvent pas sentir entre différentes ethnies !!! et la guerre civile qui dure depuis.... toujours entre ethnies différentes...( comme le Rwanda nous en a fait la démonstration)
    j’oubliais, ethnies différentes mais même couleur !!
    encore un oubli de ma part, le racisme n’existe que chez l’occidental...

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    • Répondu par LO le 3 septembre 2007 à  13:19 :

      L’un n’excuse pas l’autre. A fortiori quand l’autre est une des conséquences de l’un, le génocide rwandais en est un triste exemple.

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  • "On voit bien dans cet exemple que ce n’est pas la scie, c’est le noir qui est en cause"

    Ben désolé, mais à part la scie, je vois pas ce qui peut être en cause. Certainement pas le fait que l’homme soit noir en tout cas.

    Remettons dans le contexte avec l’entiereté de la scene : milou ayant une petite infection, on voie le médecin dire qu’il part chercher une petite lame pour pratiquer une petite intervention. Là-dessus entre un autre type avec une scie. Milou pensant que c’est pour lui prend peur. Le type est noir, oui... Mais on est au congo. Et au congo, y’a des noirs. Désolé, je vois pas où est le problème et je ne vois pas ce qu’il y’a de raciste dans cette scène.

    Je commence a en avoir marre de cette manie qu’on les gens de couleurs de tout mettre sur le dos du racisme. Il y a encore quelques jours, sur le parking d’un super marché, un homme noir d’une trentaine d’années abordait les gens pour leur vendre des journeaux. N’ayant pas de monnaie, je decline poliment son offre, et en se retournant l’air agressif, il me lance bien fort "RACISTE !". Il n’y avait pourtant rien de raciste dans ma réaction... J’en ai été extremement choqué, voir blessé.

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    • Répondu par Rrrrrrrrrrr le 24 juillet 2011 à  16:31 :

      Il est clair que Tintin au Congo est raciste. Doit-on condamner cette bande dessinée et Hergé pour celà ? Non. Si Hergé était de notre génération et que cette bande dessinée sortait maintenant effectivement ce serait condamnable. mais à l’époque c’était comme çà. Je ne sais pas vous mais moi à l’école j’ai beaucoup entendu dire "tu parles comme un petit nègre". Cette phrase est très raciste pourtant ces personnes qui me le disaient n’en n’avaient pas conscience. Le titre "les 10 petits nègres" d’Agatha Christie. les bandes dessinées d’Hergé étaient pour les enfants et si vous avez bien lu toute la série de tintin il n’y a pas que dans la bande dessinée Tintin au Congo qu’il y a du racisme...Tintin est le bien absolue dans la bande dessinée d’Hergé par rapport à la vision de l’européen de l’époque, il n’incite pas à la haine et à la violence envers son prochain. Il est vraiment compréhensible que Bienvenu soit choqué par cette bande dessinée et quelque chose doit être fait. Après l’interdire non ! Mais Tintin au Congo doit posséder une préface résumant la colonisation de l’Europe en Afrique et de la vision de l’époque des blancs envers les noirs pour expliquer pourquoi à son lecteur que cette bande dessinée a une vision très réductrice du peuple congolais et en même temps de l’Afrique entière.

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  • C’est scandaleux ! C’est des gens comme vous qui poussez au racisme. Cfr "Radio des Milles Collines". Le racisme est dépassé sauf pour ceux qui le souligne comme vous. Mettre de l’huile sur le feu, c’est seulement vous mettre en évidence. Participez plutôt à une téléréalité vous serez certainement plus sympathique.

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    • Répondu le 1er octobre 2011 à  13:24 :

      Ce commentaire n’est pas modéré. Il ne devrait même pas être publié sur ce site tellement il sent mauvais. Le racisme et l’intolérance ne sont pas dépassés. En France, en ce moment il y a une Marine qui utilise la même rhétorique que vous.

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  • Grotesque... Simplement grotesque. Même les Congolais trouvent la démarche idiote. Ce monsieur a simplement trouvé le truc pour avoir son quart d’heure de gloire. Pathétique... C’est la Star Ac’ judiciaire. Tu aimes raconter des stupidités devant la caméra ? Alors, toi aussi, deviens redresseur de tort et passe à la télévision ! Cet album, mauvais par ailleurs, n’est que le reflet d’une époque et d’une éducation. Il reflète l’opinion quasi-générale de l’époque. Le nier, l’interdire, c’est du négationnisme à rebours. Décidément, on va tous crever de politiquement correct.

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    • Répondu par Jocrisse le 2 octobre 2011 à  03:10 :

      Cet album, mauvais par ailleurs

      Mais il n’est pas du tout mauvais cet album, il est même très bon, très drôle, d’ailleurs il fait beaucoup rire les Congolais, qui en général ont bien plus d’humour que ce monsieur Mbutu Mondondo.

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PAR Didier Pasamonik (L’Agence BD)  
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