C’est certain désormais, Albion, l’Angleterre, est vraiment perfide et les Anglo-saxons, dans leur ensemble, n’ont rien à lui envier. Rien de moins et c’est dit : faut pas pousser.
Apparemment quelques friandises typiquement du cru comme le Brexit, le récent coup bas des sous-marins australiens, le porridge, l’excluant franglais, les politiciens cocasses, la malbouffe, mais aussi les invasives GAFAM, avec l’enterrement en première classe de tout second degré et la résurrection du prêchi-prêcha armé de son pendant, la "Cancel Culture", et ses cortèges de rebelles-suiveurs-pleurnichards à gâchettes -en face c’est pas mieux, faut reconnaître- à la comprenante et aux dents de lait gâtées par un excès de sucre -OK gobeurs !- n’ont pas suffi, ho non !
Mais quel est en sus le sapajou, comme dirait le Capitaine Haddock, bougre d’ectoplasme sans humour qui en profite, ici, pour suggérer le sémillant Nick Rodwell, cerbère de la société Moulinsart et des droits du célèbre Tintin connu pour sa rectitude toute britannique, comme friandise supplémentaire à rajouter à cette déjà copieuse liste ? Pas très fair-play. Bah, sourions quand même un peu et même beaucoup, tant que le rire est toujours autorisé par la loi, n’en déplaise aux moralisateurs 2.0 tout crispés et c’est, pitié !, sans rouvrir le bagne de Cayenne ou, préparer une geôle à Sing Sing et ce genre de choses fantastiques...
Mais oui, ils ont osé, perfides on disait. Ainsi, dans les pages du comics Les Quatre Fantastiques "Heroes return"#1 du scénariste américain Scott Lobdell et du dessinateur anglais Alan Davis : on voit Reed l’homme élastique et Sue la femme invisible (déguisés) qui visitent Paris et rencontrent, devinez qui : nul autre qu’un personnage à célèbre houppette, reporter à ses heures, monument dans le Plat Pays de Jacques Brel : Tintin lui-même !
Là, sans vergogne, les deux provocateurs en puissance l’apostrophent d’un, on ne peut plus yankee, avec l’accent et tout : " Yo, Frenchie..." !
Aïe, ça part mal, c’est sûr...
Mais l’honneur est sauf : aussitôt Tintin, qui s’est rendu en France pour venir en aide à des manifestants dans les rues, rétorque calmement à ces ignorants "pour votre gouverne, je suis belge"
Et toc !
Mais c’est là que des explosions éclatent sur le lieu de la manifestation ! Tintin qui déteste ce genre de choses, comme tout le monde, s’enfuit en criant. Allant même jusqu’à jurer comme un vieux marin porté sur le whisky... mais version anglaise ! Décidément on s’y perd.
Mais non, c’est tout à fait logique, puisque....
Il n’empêche, anglais, français, belge -même francophone- il y a de quoi y perdre son latin. Alors pensez, pour des Américains.... auteurs ou personnages !
Mais là, maintenant, assurément, on touche le fond, se trouver dans les catacombes parisiennes n’excuse rien. Dans Fantastic Four Vol 1 #541, Civil War, c’est pas mieux, voire pire.
Dans cette histoire, Anaïs et les membres des Héros de Paris, la super-équipe locale, reçoivent l’aide de la Chose qui avait décidé de quitter son Amérique pour éviter de s’impliquer dans la guerre civile en cour. Cogneur mais pacifiste.
Là, en bon super-héros, la Chose fait du zèle, avec ses poings et sa langue ; probablement inspiré par l’air de la capitale française et le "French Kiss".
Bon, à la fin, Anaïs a eu un petit coup de cœur plein d’élan pour The Thing, pour le coup plus que jamais tout chose, mais celui-ci a rétorqué qu’il avait déjà une petite-amie aux USA. Quel héros, vraiment.
Mais ce n’est pas fini avec Tintin et la Chose, vous pensez bien. Dans Fantastic Four Giant-Size Adventures #1, voilà ce qui arrive quand Ben Grimm, le personnage orange et tout d’un bloc, gourmand comme pas deux, The Thing à l’original et membre du quatuor de héros fantastiques de Marvel Comics, a mangé une meule entière de fromage bleu et lit Tintin avant d’aller se coucher.
Voilà les aventures, deux pages en fait, de Thing Thing par Paul Tobin et Justin Weaver, deux auteurs anglo-saxons grand fans de BD européenne, de franco-belge, donc. Comme quoi.//
Bon, ça ira pour cette fois, mais on renvoie les Anglo-saxons dans leur ensemble réviser leur culture BD, leur géographie et leur utilisation des articles définis dans la langue française.
C’est pas chez nous qu’il viendrait à l’idée de, par exemple, confondre un simple format avec un genre dans la bande dessinée, hé ho.
(par Pascal AGGABI)
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