Le numéro est copieux et de qualité. Un vrai travail de journaliste : un dossier complet sur la comédie musicale de Tintin (on vous en reparlera) avec interviews de Nick Rodwell himself et des comédiens-chanteurs Patrick Rocca (qui jouera le rôle de Haddock) et Vincent Heden (Tintin sur scène). Une longue interview de Bernard Yslaire sur la genèse de Sambre. Les fans auront droit à quelques infos inédites de première main. Une interview de Richard Medioni , l’auteur de « La Véritable Histoire de Pif Gadget » (nous vous en parlions récemment dans ces colonnes), un ouvrage intéressant et drôle qui nous en apprend sur le sens du sacrifice des cadres du Journal (et accessoirement du Parti Communiste Français) qui en ont été jusqu’à avaler un pois sauteur du Mexique pour vérifier si c’était dangereux pour les enfants… Une occasion de rendre hommage à un journal qui a notamment contribué à rendre Hugo Pratt populaire en France. Entre les autres prépublications (Le Tueur de Matz et Jacamon, Sillages de Morvan et Buchet) et les rubriques habituelles, Bo-Doï fait, comme souvent, du bon boulot.
Je ne vous cache pas que, pour moi, le meilleur moment de détente du journal est la lecture de l’édito de Jean-Marc Vidal qui n’hésite jamais à faire son petit numéro d’autosatisfaction bien parisien, pour ne pas dire germano-pratin (c’est comme cela que l’on désigne les habitants du quartier de Saint-Germain-des-Prés où le journal a ses bureaux). Faisant l’inventaire des success-story de la BD du siècle passé – Tintin, Mafalda, Sambre,…- dont il parle dans ce numéro, il fait le parallèle avec Bo-Doï et conclut, dans un second degré à peine perceptible : « Ca colle un peu le vertige, mais le tout, c’est de ne pas regarder en bas ». Mais si, Jean-Marc, si ton cou te le permet encore, descends ton regard : tu ne verras que la pointe de tes chaussures…
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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