Petite intro gag à la « Die Hard », puis le magnifique générique noir et blanc (signé Okiura Hiroyuki, réalisateur de « Jin Roh »), malin dans son montage, qui nous plonge directement dans l’ambiance. Le thème est ici réellement original, celui de la série télé étant, on se souvient, trop pompé sur celui de "Mannix". L’histoire ? Mars 2071, les choses sérieuses commencent. À la poursuite d’un pirate informatique, Faye va devoir mettre le doigt dans une très sale affaire de terrorisme. Une attaque chimique ou bactériologique susceptible de faire des centaines de victimes. La prime astronomique promise fait que Spike et Jet plongeront immédiatement dans le panneau. La cible ? Un illuminé, looké à la Jim Morrison façon David Koresh¹. Les instances officielles se montrent comme prévu aussi inefficaces que corrompues et les indices sont quasi inexistants. Mais l’équipage du Bebop trouvera la bonne piste par le plus improbable des hasards. L’affaire s’annonce mortellement ennuyeuse. Heureusement, l’enquête n’est pas triste et franchement dépaysante.
Une version long métrage d’une série télé
La dimension long-métrage (l’équivalent en durée de plus de 4 épisodes TV jouissant d’un budget bien évidemment supérieur) permet les scènes de combats ou les joutes aériennes spectaculaires. Elle autorise aussi de longs dialogues grâce auxquels nous faisons connaissance avec les nombreux protagonistes du film. Des "temps morts" sont mis à profit pour élaborer de jolis effets où la musique prend le relais du fil narratif. On remarquera en particulier les excellentes compositions de Yoko Kanno (swing, jazz et funk). Elle contribue à donner à cette série un cachet unique (si je compte bien, entre la série, le film, les remixes et les lives, il n’y a pas moins de 12 CD de bande originale. Kanno a aussi est aussi l’auteure des musiques de "Macross Plus" et "Escaflowne").
On regrette seulement que Ed et Ein (les héros de la série originale) soient un peu laissés de côté sur la fin, alors que ces sidekicks contribuent au côté allumé de la série.
Grâce au succès de la série télé
Entre la production de la série télé et celle du film, trois ans se sont passés. L’équipe venait de produire le film "Esclaflowne" quand, devant le succès soudain de "Cowboy Bebop" sur les petits écrans, elle a été sollicitée pour une sortie cinéma. Chronologiquement, cette aventure se déroule quelque part avant la fin de la série. Visiblement, les créateurs lui ont offert un joli petit tour d’adieu, puisqu’ils ne semblent pas très chaud de remettre ça.
Le sujet abordé dans l’histoire avec beaucoup d’humour pourrait sembler cynique, surtout pour l’apparition du World Trade Center et les courses poursuites dans les quartiers arabes... Mais voilà, le film est sorti au Japon le 1er Septembre 2001. Ceci expliquant cela.
Trahi par le doublage
On se demande ce que fait le distributeur français (Columbia Tristar). La faiblesse de la diffusion française, très modeste (moins d’une trentaine de copies), est entachée par le fait que le doublage français ne reprend pas les voix de la sérié télé (qui sont pourtant excellentes), et le transfert du sous-titrage, à cause d’un bug catastrophique, fait sauter l’image.
Vivement la sortie en DVD !
(par Xavier Mouton-Dubosc)
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« Cowboy bebop the movie : Knockin’ on heaven’s door » (Japon, 2001, 1h55, réalisateur : Shinichirô Watanabe) en salle le 1er octobre 2003 en France.
Total remerciements à Yvan West Laurence et Alex Masson. Big up à Dynamic Visions.
Site officiel de Cow-Boy Bebop
¹ Le gourou assassin de la secte de Waco, Texas. Euh... Après tout, peut-être que les producteurs ont pensé à celui de la secte Aum, fomenteur d’un attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo. Mais vous voyez ce que je veux dire.
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