2046. Les technologies numériques globales, et surtout lnternet, ont beaucoup évolué. Parmi les innovations majeures, des implants très sophistiqués et destinés à être introduits dans le système nerveux. Dès lors, le monde virtuel devient aussi réel que la vie de tous les jours… Mais jusqu’ici, l’homme conservait une certaine maîtrise puisqu’il pouvait décider de se déconnecter en débranchant le câble de sa nuque. Mais voilà qu’apparaissent les implants « sans fil », permettant une connexion permanente ! Ce qui donne à la compagnie “Megasoft”, gérant cette technologie, un pouvoir presque absolu.
C’est dans ce contexte que Vincent Gajan, un jeune hacker, est embauché par un mystérieux employeur pour effacer le dossier d’un certain Schulz de la mémoire de la Banque Informatique. Mais Schultz est en réalité un célèbre businessman et membre du Parlement Européen qui vient d’être assassiné par un terroriste inconnu. Les ennuis ne font que commencer par Vincent Gajan, qui semble même trop doué pour n’être qu’un simple pirate informatique.
Joker chasse sur les terres de l’est pour dégoter de nouveaux talents. Si l’Ukrainien Igor Baranko doit encore perfectionner son Maxym Osa, le russe Alexandre Eremine est éblouissant : son scénario est parfaitement construit, laissant une bonne part de chaque personnage dans l’ombre afin les développer progressivement, tout en alternant les moments d’action et les parties plus explicatives ; son dessin fait preuve d’une extraordinaire maturité pour un premier album, plein de virtuosité dans les scènes d’action, d’inventivité pour son monde futur et emplis de détails réalistes, ce qui fait souvent défaut dans des premiers albums trop vite terminés qui se contentent d’esquisses.
Accompagné par un quatuor qui l’aide à réaliser ses couleurs, Eremine installe ses ambiances selon les scènes intimistes ou en plan large, jouant habilement sur les teintes pour rendre l’espace de ces gigantesques lieux clos.
Après des mois d’attentes [1], Hacker tient toutes ses promesses. À sa lecture, on ne s’étonne pas que son éditeur ait déjà imprimé un millier d’exemplaires en cyrillique destinés à la Russie, car la série sera à n’en pas douter un beau succès.
Vous n’allez pas repartir sur une jambe ?!? Allez, je vous remets une planche ...
(par Charles-Louis Detournay)
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Les illustrations sont Emerine/P & T Production.
[1] L’album a été plusieurs fois reporté.